http://smf.emath.fr/Enseignement/ReformeLycee2009/ProgSeconde.html
Extraits :
Notons d’abord que ces projets de nouveaux programmes présentent des aspects indéniablement positifs :Commentaire : comme chacun peut s'en rendre compte (la lecture complète du document est vivement conseillée), les critiques de la SMF sont pour le moins sévères .Cependant, dans ce cadre général, qui constitue une rupture relative et bienvenue par rapport aux précédentes réformes du lycée, ces propositions de programme laissent place à des améliorations(...)
- Une claire réhabilitation du raisonnement et de la démonstration comme une composante fondamentale de la démarche mathématique ;
- Une incitation au développement de l’argumentation et de l’entraînement à la logique ;
- Une réhabilitation des notations et du vocabulaire mathématique ;
- L’introduction d’outils logiciels et de l’algorithmique comme composante incontournable de la formation mathématique ;
- Une introduction du calcul des probabilités et statistiques centrée plus sur les probabilités "géométriques" que sur l’approche fréquentielle liée à l’expérience statistique.
L’objectif général :
(...)Pour autant, doit-on en conclure que "les capacités attendues doivent être en nombre relativement limité et maîtrisées par tous les élèves", comme le préconisent ces propositions de nouveaux programmes ? La réponse est sans hésitation négative.(...)
"Techniques" et "résolution de problèmes" :
Pour compenser ce niveau d’exigence visiblement très bas en termes de connaissances et de capacités, le projet de programme affirme que "l’objectif de formation pour chaque élève est ambitieux et centré sur la résolution de problèmes.(...)
Il n’est pas évident, en outre, que les jeunes détestent à ce point "faire des gammes". Il s’agit en effet d’une activité relativement rassurante où, le plus souvent, "le travail paye". Ce n’est pas toujours le cas de la recherche de problèmes plus difficiles, où il n’existe aucune méthode standard, et qui peut décourager nombre d'élèves moyens et faibles, mais sérieux.
L’introduction de l’informatique :
(...)Fonder l'enseignement des mathématiques sur une approche "expérimentale" rendue possible par l'utilisation d'outils logiciels conduira, comme en physique depuis 15 ans, au déclin du raisonnement logico-déductif (contrairement à l’objectif affiché du projet de programme), avec des conséquences graves sur notre enseignement scientifique et technologique supérieur.(...)
Donc, oui à l’introduction de l’utilisation de l’informatique et de bases d’algorithmique en cours de mathématiques en seconde. Non à la "pédagogie d’investigation" élevée au rang de dogme pédagogique(...)
La place de la géométrie :
(...)La disparition de toute géométrie du programme de seconde est inacceptable(...)
On notera que les vecteurs ont désormais disparu du programme de troisième. Il est indispensable qu'ils soient maintenus en seconde(...)
L’enseignement des probabilités et statistiques :
(...)Toutefois, la partie "échantillonnage", qui vise à entraîner les élèves à la simulation statistique, devrait disparaître. Elle n'a pas sa place à ce niveau et semble avoir pour objet de faire manipuler un tableur pour arriver à un "questionnement". Nous retrouvons ici le rôle alloué à l'informatique dans ces propositions de nouveaux programmes ; le temps passé à ces "expérimentations" serait sans l'ombre d'un doute du temps perdu.
Les "thèmes d'étude" :
(...)Les 15 à 20 heures qui sont proposées pour leur mise en œuvre seront plus utilement employées à d'autres tâches, d'autant que deux des thèmes proposés paraissent trop difficiles dans le cadre des "mathématiques pour tous" en seconde.
Conclusion :
Les désaccords exprimés ici sur ces propositions de nouveaux programmes sont des désaccords de fond(...)
L'introduction de ces nouveaux programmes est donc refusée et/ou sévèrement critiquée par le SNES, l'APMEP et la SMF. Cela suffira-t-il à faire bouger l'inspection générale et le ministère?