Dora, les raisons d'un succès

Publié le 13 septembre 2007 par Spies Virginie


Dora, Dora, Dora... Que l'on ait un enfant dans son environnement proche ou pas, on a forcément vu Dora l'exploratrice quelque part. Dora officie à la télévision, bien sûr, dans un dessin animé dans lequel elle est toujours accompagnée de son singe préféré, Babouche. Mais Dora, est en vérité partout : sur des assiettes, des verres, des vélos, des trotinettes, des tee-shirts, des robes, des disques, des DVD... Vous pensiez que Sarko était partout ? C'est certainement parce que vous ne l'aviez pas comparé à Dora.

Dora à la télé, c'est un véritable succès. Il est donc compréhensible que le concept se décline partout, dans une logique marketing implacable. La question que je me pose est plutôt : pourquoi Dora l'exploratrice plaît autant aux enfants ? Il y a en fait plusieurs raisons à ce succès :

- Un semblant d'interactivité : Avec Dora, sont arrivés de nombreux dessins animés qui présentent le même type d'interactivité (la maison de Mickey, les petits Einstein, etc). Attention, le terme d'interactivité est à prendre avec des pincettes. Il n'est pas question pour l'enfant d'interagir véritablement, mais plutôt de répondre à Dora, qui, en retour, fera "comme si" elle réussissait sa mission grâce à l'enfant.
- Dora rassure les parents, car, de temps à autre, elle parle anglais et demande à l'enfant de répéter en anglais. Voilà qui est satisfaisant et rassurant pour les parents qui culpabilisent de les laisser devant la télé.
- La découverte : Dora étant une sorte d'aventurière, il y a toujours la notion de découverte de choses, d'événements, d'apprendre à compter ou de repérer des couleurs. Cet aspect est particulièrement développé dans les produit marketing qui reprennent le concept : les livres, les cahiers, les jeux, etc.
- Des habitudes de lecture : Le dessin animé présente une structure toujours similaire : Un problème - la recherche des solutions sous forme de quête - la réussite. Dès lors, l'enfant va prendre du plaisir à retrouver toujours des situations semblables, et il tirera son plaisir du connu, confirmant le "principe de plaisir" freudien, qui consiste à ramener de l'inconnu à du connu.
- Une quête toujours réussie : Si le chemin est semé d'embûches (et qu'il y a des méchants qui se font toujours attraper), il y a toujours une réussite à la fin. Ce qui compte, ce n'est pas de savoir si l'héroïne va s'en sortir, mais comment elle va s'en sortir. Exactement le même principe que pour l'inspecteur Colombo...
- Un compagnon aimable : Dora est toujours accompagnée de son fidèle compère, Babouche. Certains enfants le préfèrent d'ailleurs à Dora et lui vouent un véritable culte. Dans ce cas, Babouche fonctionne comme un doudou, il rassure les enfants en ayant le même comportement qu'eux, alors que Dora, elle est raisonnable comme un adulte.

On constate, on final, que Dora l'exploratrice est un dessin-animé qui a pour fonction première de rassurer les parents. Ils peuvent avoir l'impression qu'en regardant Dora, leurs enfants vont apprendre une langue étrangère, découvrir des choses et ne pas rester amorphes devant la télé puisque l'héroïne les inviter à "interagir" avec elle... Dora a encore de beaux jours devant elle, parce qu'elle a tout d'une grande, et qu'elle se décline, comme les séries pour adultes, dans d'autres programmes. Il y a une série similaire, qui met en scène le cousin de Dora, Diego qui, avec une amie, est un fervent défenseur des animaux. On appelle cela le "spin-off".

N'oublions pas que si effectivement Dora est un programme qui est loin d'être idiot, il y a, entre chaque diffusion des dessins animés, des publicités pour des céréales, des poupées, des desserts pour enfants, des boissons sucrées... Et qu'il faut "éviter de manger gras, sucré, salé..."