Après près de 10 ans de lutte acharnée, la restauration obtient, à compter du 1er juillet 2009, l’application du taux de TVA réduit à 5,5 %. Les professionnels espèrent que cela suffira à relancer un secteur à bout de souffle à cause d’un manque d’investissement et de la crise économique. En 2006, la restauration a réalisé un chiffre d’affaires de près de 31 milliards d’euros, selon l’INSEE.
En contrepartie de l'application de la TVA réduite (exceptées les ventes de boissons alcoolisées), le patronat de la restauration s'est engagé dans quatre grands domaines : les prix ; l'emploi ; l'attractivité du secteur et l'investissement en faveur de sa modernisation. L'impact réel sur l'addition devrait être de 11,8 %.
Les professionnels et le gouvernement estiment que 40 000 supplémentaires en deux ans, dont une moitié en emploi pérenne et l’autre en alternance. Mais il faudra également améliorer la situation des salariés. En effet, les métiers de la restauration peinent à recruter car il souffre d’une mauvaise image : conditions de travail pénibles, horaires difficiles, précarité…
De son côté, le gouvernement à indiquer qu’il veillerait à ce que les contreparties soient bien respectées en mobilisant les services de la DGCCRF. Et pour cause, Christine Lagarde estime que le coût brut de cette mesure s’élève à trois milliards d’euros pour l’Etat. Il faut néanmoins y ôter 600 millions d’euros puisque les allégements de charges sur l’emploi ayant été consentis auparavant ont été annulés. Le coût net pour l’Etat s’élève donc à 2,4 milliards d’euros. Autant dire que la mesure arrive au pire moment pour le déficit budgétaire estimé à plus de 100 milliards d’euros pour 2009. Mais, pour Christiane Lagarde, il s’agit avant tout d’un plan de relance.
Enfin, la création d'un fonds de modernisation a finalement été décidée. Il sera financé par les entreprises et permettra de réunir jusqu'à 30 millions d'euros par an afin de pouvoir accéder à 1 milliard d'euros de prêts sur trois ans. Une aubaine pour un secteur en manque d’investissement.
Vincent Paes