Il est des termes qu’il convient d’utiliser avec parcimonie et précautions. Il n’empêche que dans le cas présent, on peut effectivement affirmer que le conseiller fédéral et son parti sont sans aucun doute des révisionnistes.
Ils ne le sont pas dans le sens où ils remettent en question l’histoire de la Seconde guerre mondiale et le génocide des juifs, même s’ils ont, dans un premier temps, vertement critiqué le rapport Bergier en recommandant de «rejeter le rapport (…) dans la mesure où il s’agirait effectivement d’un réquisitoire tendancieux».
Ils le sont dans le sens où ils attaquent et remettent en cause des accords internationaux et des lois solidement établies. Ils le sont notamment dans la mesure où ils récusent la norme pénale contre le racisme (art. 261bis CP). Ils le sont aussi parce qu’ils proposent une initiative populaire sur l’expulsion des «délinquants» étrangers qui est plus que probablement incompatible avec les accords internationaux qu’à signés la Suisse et avec les garanties conventionnelles d’un état de droit. Enfin ils le sont peut-être aussi parce qu’ils réécrivent à leur façon l’histoire au moment même où elle se déroule en inventant une théorie du complot destinée à occulter l’implication de leur ministre en discréditant le rapport sur l’affaire Roschacher et ainsi à blanchir le bélier Blocher.
Cela me semble évident, dans le sens où le révisionnisme est la «remise en cause d’un système idéologique ou politique établi, un traité international ou un texte de loi majeur», l’UDC et Christophe Blocher sont des révisionnistes, réactionnaires de surcroît.
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