Pour les députés de la majorité, le fond n'a plus aucune importance. Alors qu'une deuxième lecture est généralement l'occasion pour le gouvernement de mettre de l'eau dans son vin et d'adoucir les dispositions qui font le plus débat dans un souci de conciliation, le scénario du rejet de la loi Création et Internet le 9 avril dernier a fait de son durcissement et de son vote massif une question d'honneur politique. Non seulement les députés UMP seront cette fois présents en nombre pour voter le texte et ses amendements, mais ils le voteront en plus dans une version la plus répressive possible.
Pressés par Nicolas Sarkozy de laver l'affront, le gouvernement et la majorité ont fait part de leur "volonté de durcir le texte au maximum", nous a ainsi confié M. Paul à la sortie des travaux en commission. Le texte présenté mercredi en séance plénière de l'Assemblée Nationale sera au plus proche de celui, très dur, issu de la commission mixte paritaire.
Toutes les dispositions visant à alléger le dispositif ont été rejetées, telle l'amnistie pour les P2Pistes poursuivis avant la mise en oeuvre de l'Hadopi, ou celle qui interdit "la double peine" en prévoyant que le paiement de l'accès à Internet soit suspendu pendant la suspension de l'accès. L'amende, plaidée par des députés de la majorité, n'a pas non plus été acceptée.
"On a tout de même pu empêcher un amendement qui prévoyait d'inclure la communication privée dans l'obligation de surveillance", relate Christian Paul. Alertés lors des
débats de première lecture sur le fait que l'e-mail pouvait aussi servir partager des contenus contrefaits, le rapporteur Frank Riester avait en substance prévu de donner à l'Hadopi le pouvoir de
surveiller le contenu des pièces jointes. Mais la majorité, jusque là disposée à durcir le texte, a tout de même obtenu de M. Riester qu'il retire son amendement. C'est la seule petite victoire
obtenue par l'opposition contre le rouleau compresseur.
Pour lire l'article complet chez Numerama.com
Merci à Karine http://karinevillard.over-blog.com/ pour le photomontage.