Trop c'est quand?

Publié le 28 avril 2009 par Lesimparfaites
Sans être des vrais hypers parents, on a récemment réalisé qu'on a une forte tendance à en faire beaucoup comme parents. Trop, c'est quand? Difficile à dire. On a l'impression que quoi qu'on fasse, on est condamné au doute.
Avant d'avoir des enfants, j'avais une liste longue comme cela de choses que je voulais faire avec eux. Et je les ai fait. Mieux (ou pire!), je les fais encore. Je m'étais jurée ne jamais être une maman plate, une maman blasée, une maman trop pressée. Jusqu'à tout récemment (je dirais là, maintenant!), on a amené les enfants au resto, on les a abonnés à la Maison Théâtre, on se retrouve au mois une fois par mois dans un musée ou une exposition, on a nos habitudes à la Place des Arts, on va au cinéma, le samedi matin on a les cours de chacun, on joue à des jeux de société chaque midi, on court les festivals, on organise fêtes et partys, etc. Les enfants adorent. Nous aussi. On a l'impression de créer des petits moments inoubliables. Mais, est-ce trop? Et comment le savons-nous? Est-ce que je fais tout cela pour me prouver quelque chose à moi ou pour le vrai bonheur de mes enfants?
Une simple petite phrase extraite d'une entrevue avec Denise Robert dans le dernier Châtelaine m'a ébranlée encore un peu plus. Questionnée au sujet de sa fille, la célèbre productrice avoue être parfois ambivalente. "Est-ce que je l'aime comme elle a besoin d'être aimée ou comme j'ai besoin de l'aimer", se questionne-t-elle.
Parfois, j'ai l'impression que j'organise et je suggère une tonne d'activités aux enfants pour que les enfants me trouvent "mama cool" alors qu'eux aimeraient mieux quelque chose de tout simple. J'en mets plus que ce que le client en demande? Deux preuves.
La semaine passé, je planifiais nos vacances d'été. Brochures, cartes routières et dépliants à la main, je cherchais les activités à faire autour de Cape Cod, les escapades, les détours par Boston, etc. Puis, je demande à MissLulus ce qu'elle aimerait. "Moi? Je veux jouer dans le sable et manger de la crème glacée." J'ai refermé les brochures touristiques.
Quand on fait notre palmarès des trucs à faire cet été, notre top 5, en pigeant à même nos souvenirs des années précédentes, invariablement, et ce même si on est allé à La Ronde, au Zoo, aux glissades d'eau, en escapade dans les musées d'Ottawa, si on a fait la tournée des crèmeries, on s'est amusés dans des jeux d'adresse, on est allé camper, pêcher, faire de l'escalade ou de l'arbre-en-arbre, le top du top de MissLulus: quand on a joué à la cachette dehors la nuit, les grands et les petits ensemble. Quelle était cette activité fabuleuse, dites-vous? Un soir après baignade, crème glacée, souper, re-baignade, on dégustait tous les 9 (Z)imparfaits des guimauves autour du feu. Puis, les grands se sont mis à 4 pattes pour se transformer selon les ordres des petits en des animaux divers ("Papa, t'es un opossum! Toi, un hippopotame! Toi, un dromadaire! Toi, une girafe! Et ensuite, t'es un serpent!"). Puis, les parents-animaux se sont cachés. Les petits (Z)imparfaits ont sauté sur leur lampe de poche pour retrouver les évadés du zoo... sous une pluie de rires, de chatouilles et de cris joyeux. Du plaisir brut. Du plaisir simple. Du plaisir. Point. Pour MissLulus, c'était le TOP du TOP!
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J'ai compris. Je pense. Qu'on fasse des activités que JE juge merveilleuses, c'est une chose. Mais surtout il faut que j'entre dans leurs jeux à eux. Tout simple, mais procurant tout autant de satisfaction.
Je n'ai pas baissé les bras. Cet été, encore, je vais reprendre mon titre de G.O. de la familia, mais je garde un zeste de lucidité. Le simple fait d'être ensemble suffit. Je vais "slaquer" la poulie, un peu! C'est à moi de changer! Alors, on y va prendre cette crème glacée?