No pasaran

Depuis quelques temps je  dois prendre le train parfois très tôt le matin et je suis obligée, à mon grand désarroi, de cohabiter avec une horde d’adolescents boutonneux et hurlants. Il flotte toujours dans le wagon une odeur de pomme verte, de mûres, d’anis, et de gâteau au chocolat mêlée de patchouli qui me fait penser que la suprématie des FFFG (Floraux Fruités, Fougères modernes et autre Gourmands) a encore de beau jour devant elle. Cela me donne encore plus envie de dormir et  je me prends alors à rêver de wagons matinaux où flotterais des parfums subversifs, détonants, audacieux, courageux, rugueux même pourquoi pas, tout sauf ces parfums mille et mille fois rabâchés, tellement prévisibles qu’ils en deviennent caricaturaux… J’ai parfois la désagréable sensation que la parfumerie est une vieille dame qui radote…
A ce propos, je n’ai pas eu encore le temps de vraiment sentir les nouveautés. Quelque chose qui se démarque ?