Le sondage Ifop-Sud Ouest du 25 avril sur les intentions de vote du 1er tour des élections présidentielles (simulé sur la base des mêmes candidatures qu’en 2007) est riche de plusieurs enseignements :
- Nicolas Sarkozy reste un candidat redoutable mais son socle électoral s’effrite : 31 % lors de l’élection de 2007, 35 % lors du même sondage IFOP en novembre 07. Soit une baisse de 7 % … Qui plus est son potentiel « droite » est affaibli avec le déclin accentué du Front National qui n’est plus qu’à 7,5% . Le siphonnage du vote FN par NS qui avait très bien fonctionné en 07 est sans doute arrivé à son maximum, non compensé par le léger retour de Philippe de Villiers à 4% aujourd’hui.
- La dégringolade de Ségolène Royal qui passe de 25,5 % aux présidentielles à 20,5 % aujourd’hui alors qu’elle était encore à 22 % en novembre 07 . Candidate fantasque, populaire mais qui fait peur à la gauche réaliste , elle perd des parts de marché au profit de l’extrême gauche qui progresse (Besancenot à 8%) plus quelques points grapillés par les Verts, le PC ou LO… Globalement le front de gauche progresse
- La progression de François Bayrou qui avec 19% améliore son score de la dernière présidentielle (18,5%) et progresse de 2 points par rapport au même sondage en novembre 07. A 1,5 % de Ségolène Royal, avec un nombre de parlementaires réduit et de grands élus étiquetés Modem , Bayrou montre qu’il n’est pas le chef politique seul et abandonné comme ses détracteurs ne cessent de l’affirmer .
Par delà ces chiffres qui ne sont que ce qu’ ils sont surtout à 3 ans de l’échéance, il y a d’autres leçons à tirer à mi parcours entre les 2 présidentielles :
- Bayrou est populaire chez les Français car il incarne une résistance à l’hyperprésidence sarkozyste sur des valeurs : démocratie, laïcité, contre-pouvoirs, protection du faible…
- Il est un opposant crédible et intransigeant malgré les tentatives d’affaiblissement ou de discrédit dont il a été victime à droite (désertion de ses principaux notables , débauchages successifs téléguidés par l’Elysée de Morin, Cavada ; Mercier…) ou à gauche (position de Delanoe pendant les municipales parisiennes et des caciques du PS pendant le congrès de Reims)
- Les sympathisants des deux grands courant d’opposition actuels Modem et PS souscrivent désormais très majoritairement (65%) à l’idée d’une alliance de gouvernement ; tel n’était évidemment pas le cas en 2007 ni même il y a quelques mois . Les Français eux sont encore à 52 % opposés à une telle stratégie (41% y sont favorables et 7 % sans opinion) mais les sympathisants de gauche souscrivent désormais à 56 % à cette idée…Si Bayrou se hisse au deuxième tour il serait donc en mesure de rassembler à gauche sans forte déperdition au centre et centre droit .
Après le « pourquoi » , reste le plus dur, le « comment » François Bayrou peut il vraiment gagner la présidentielle . Nous essaierons de répondre à cette question dans une prochaine contribution…