Le Conseil municipal s'est réuni lundi 27 avril. Parmi la quinzaine de points présentés à l'ordre du jour, deux étaient particulièrement importants : la requalification du bourlevard circulaire sud (côté Puteaux) en boulevard urbain, d'une part et la mise en place de l'agenda 21, d'autre part. J'y reviendrai dans mes prochains billets.
L'autre information majeure de ce Conseil était l'annonce de mon ralliement à la majorité. Ayant voté le budget lors du précédent Conseil, cette décision était logique et, pour tout dire, attendue comme le souligne Régis Sada, ex directeur de campagne de Puteaux Ensemble.
Pour comprendre la portée politique de mon geste et ses motivations, je vous invite à lire la déclaration que j'ai prononcée lundi soir devant le Conseil municipal :
Madame le Maire,
Mesdames, Messieurs les Conseillers municipaux,
Il y a un an, j’ai été élu sur la liste Puteaux Ensemble. Cette liste d’ouverture, sans étiquette, portait un projet fondé sur des valeurs de tolérance, de modernité, d’excellence et de solidarité. Les propositions contenues dans ce projet, n’étaient ni particulièrement de gauche, ni de droite. Elles découlaient de la réflexion et du débat de simples citoyens de Puteaux, riches de leur diversité et étaient avant tout fondées sur le bon sens. Beaucoup se retrouvent d’ailleurs dans votre programme.
4523 Putéoliens ont nous ont accordé leur confiance, ce qui nous donne des devoirs et des responsabilités vis-à-vis d’eux. La première de ces responsabilités est de ne pas les tromper.
Malheureusement, quelques semaines après les élections, les ambitions personnelles des deux têtes de liste de Puteaux Ensemble ont pris le dessus sur l’intérêt général. L’engagement citoyen a cédé la place à un engagement partisan. Le score de la liste Puteaux Ensemble a été pris en otage pour servir la tentative de conquête d’un appareil politique. Enfin, l’opposition systématique a pris le pas sur le travail constructif au service de nos concitoyens, quitte à voter contre des mesures qui figuraient pourtant dans notre propre programme.
En désaccord avec cette orientation que je ne saurais cautionner, soucieux de demeurer fidèle aux engagements pris devant les électeurs, j’ai démissionné du groupe Puteaux Ensemble le 22 juin dernier.
Devenu élu indépendant, j’ai beaucoup observé votre action et celle de votre majorité. J’ai appris à vous connaître, Madame le Maire. J’ai pu mesurer la force de votre engagement, votre souci permanent du bien-être des Putéoliens et votre volonté de rompre avec certaines pratiques du passé, d’impulser votre style et de préparer l’avenir.
Les échanges que j’ai eu avec plusieurs élus de votre majorité, dont l’action est injustement décriée par certains membres de l’opposition, m’ont au contraire permis de mesurer qu’ils étaient parfaitement au fait des besoins de notre ville et qu’ils ne manquent ni d’idées, ni de projets pour aller de l’avant.
Mais au-delà des perceptions et des intentions, ce sont les actes qui comptent. Depuis plusieurs mois, j’ai voté la plupart des mesures soumises au Conseil municipal. Il serait trop long d’énumérer ici la liste des décisions qui me paraissent aller dans le bon sens. J’en citerai cependant quelques-unes : l’engagement dans l’agenda 21, la gratuité du Buséolien – à laquelle nous n’avions d’ailleurs pas pensé-, l’ouverture du Centre Médico-Social à tous et la qualité des soins qui y sont dispensés, la mise en place d’une politique d’achat de la ville, l’aménagement des nouvelles ZAC, votre projet de réaménagement du centre ville et vos efforts en faveur du commerce de proximité. Les Putéoliens que je rencontre ne s’y trompent pas.
Je voudrais également saluer votre attitude face à la crise qui touche notre pays. Vous avez su maintenir le cap, sans céder à la tentation d’effets d’annonce aussi démagogiques que spectaculaires, ni contribuer à alimenter la sinistrose. Vous avez préféré prendre des mesures concrètes : un effort supplémentaire de solidarité et la mise en place d’une épicerie sociale, sans perdre de vue le poids d’une collectivité territoriale dans le bon fonctionnement de l’économie française.
Pour toutes ces raisons, lors du dernier Conseil municipal, j’ai voté votre budget. Par ce vote, dont je mesure pleinement la portée, je vous ai accordé ma confiance. C’est pourquoi, en toute logique, je vous ai fait part de mon souhait de rejoindre votre majorité et de siéger désormais au sein du groupe Union pour Puteaux. J’espère, par ce geste, contribuer à la nécessaire clarification du paysage politique putéolien.
A cet instant, j’ai une pensée particulière pour les 4523 Putéoliens qui ont apporté leur suffrage à la liste Puteaux Ensemble. Alternance Puteaux n’est pas Puteaux Ensemble. Leurs voix n’appartiennent ni à ce groupe, ni à son chef de file, Christophe Grébert.
Une minorité continue de le soutenir. Les autres, conscients d’avoir été trompés et refusant le populisme de ces élus, ont déjà détourné leur regard d’une action, ou plutôt d’une absence d’action, dans laquelle il ne se reconnaissent pas. Ceux qui sont à gauche se sentent mieux représentés par Evelyne Hardy ou les élus du groupe socialiste qui, s’ils sont moins visibles dans leur communication, travaillent activement sur le terrain autour de Stéphane Vazia. Quant à ceux qui partagent les valeurs de la droite libérale ou modérée, je les invite à me suivre, à regarder votre action avec objectivité et à vous soutenir.
Puisque la mode est à « demander pardon », ce n’est certainement pas pour vos prises de position, ni votre action qu’il faut demander pardon. Mais, au nom de la grande majorité de mes colistiers, je voudrais demander pardon aux électeurs putéoliens d’avoir soutenu un candidat qui les a trompés et cherche, chaque jour à les manipuler.
Il y a un mois, Christophe Grébert nous a gratifié d’un parallèle déplacé avec la Seconde Guerre mondiale. Je lui répondrai simplement que l’esprit de la résistance, c’est d’avoir le courage de se dresser, au-delà de ses intérêts personnels, pour refuser toute forme de compromission. Taire la vérité sur l’évolution de Puteaux Ensemble pour ne pas désespérer les électeurs, reviendrait à accepter d’en être complice. Petit-fils d’un Compagnon de la Libération, ce n’est ni conforme à mes valeurs, ni à mon caractère. Ce n’est pas conforme, non plus, aux principes de la Charte éthique que j’ai signée en début de mandat.
Madame le Maire, ce soir je rejoins votre majorité. Je ne le fais ni par intérêt personnel, ni par confort, ni par attirance pour le pouvoir, mais par conviction. Vous avez bien voulu m’accueillir en son sein, et je vous en remercie. J’en suis fier. Soyez assurée que, durant les cinq ans à venir, je m’efforcerai de me montrer digne de votre confiance.