Quand j’étais petite j’étais bonne élève. Si je n’avais pas eu cet immense cactus du Nevada dans la main gauche (gauchers maîtres du monde !) j’aurais peut être même été vachement forte. Mais ma feignasserie naturelle n’ayant d’égal que ma forte capacité à répondre aux professeurs, les premières places du podium n’ont jamais été pour moi. Exception faite du primaire où là vraiment, avec mon col rond et mes nattes j’avais tout de la petite bêcheuse insupportable. Mon voisin Radouane devait me detester parce que j’ adorais mettre un livre à la verticale entre mon bureau et le sien pour pas “me faire copiter”. De toutes façons vu la matière gluante qui sortait de la patate qui lui servait de nez il n’ avait vraiment aucun attribut pour m’ extirper quelques bonnes réponses…Ce qui est bizarre avec l’histoire des classements c’ est qu’en temps normal j’ ai un esprit de compétition assez aiguisé… Il faut croire que le feignasse power est plus fort que tout.
A l’apogée de ma Pestouillerie, il y a de cela cinq ou six ans avec mes très chères camarades - qui le sont toujours car ma loyauté est sans faille - et que je salue au passage- Nous prenions un plaisir immense à inventer des jeux qui transformaient la soporifique salle de cours de monsieur Valet dit « Crouton » en annexe du parc Astérix. Si des profs passent par là (Je sais que qu’il y en a parmi vous…) je tiens à m’ excuser platement… je comprends maintenant avec le recul et mon immense expérience de la vie de presque un quart de siècle, le côté énervant de ce type d’individu…et que je suis navrée d’avoir désespéré autant de valeureux professeurs. Pour me faire pardonner un jour je ferai un article sur les profs de folie que je respectais trop et avec lesquels je me tenais à carreaux (celui de cm2 par exemple… qui mettait des lots de montres swatch aux enchères après le loto des grandes dates de l’Histoire )
Morceaux choisis : Chaque participant tire au hasard un petit papier sur le quel sont inscrits trois mots sélectionnés avec soin… Le jeu -très simple consiste à placer au cours de l’heure de géographie, d’histoire ou peu importe , les trois mots dans des interventions strictement liée au cours et , point important, « à haute et intelligible voix » (un petit phrase chérie des profs à tendance sadique) Le premier participant a avoir placé ses trois mots est victorieux. A tenter seulement avec des profs un peu barrés qui sont assez à l’ouest pour croire que vous vous demandez sincèrement si « les chouans aimaient les cuisses de grenouilles ? » (Placé par Sandra le 23/05/2002), si « Danton aimait se saouler au Rhum Negrita ? » (Placé par Camille lors du même cours) ou encore que vous êtes assez à l’aise pour décréter « Madame il faut que j’aille au lavabo changer mon protège slip » (Un trait de génie signé myself qui me fit remporter 2 points d’un seul et même coup). Ce jeu, resté dans les anales de nos années lycées fut même enregistré sur mp3 pour la postérité…
Un autre jeu, encore plus bête et méchant consistait à se dissimuler sous sa table et à y rester le plus longtemps possible jusqu’à ce que le prof constate votre absence. Et là quand on vous disait: Mademoiselle Pestouille ? Mademoiselle Pestouille ! Il fallait sortir de dessous la table un stylo à la main et, en prenant l’air le plus niais possible dire « ah bah ça y est j’l'ai trouvé… Le gagnant était celui qui passait le plus de temps incognito sous son bureau… Inutile de préciser que ça pouvait durer un moment…on appelait ça le jeu du sous marin.
Voilà pour les quelque exemples qui me reviennent à l’esprit … autant le dire tout de suite moi et mes cops on était de sacrées pestes, (sauf qu’elles contrairement à moi, avaient développé une capacité certaine à ne pas se faire griller et tamponner élément perturbateur dès la première sonnerie du premier cours de l’ année. ) du genre à se faire virer de cours à tout bout de champ, du genre a avoir 15 de moyenne MAIS un avertissement de conduite… du genre à glousser, du genre à balancer un tube de colle UHU en plein dans le front de sa voisine ( tu l’ avais kifféee ta bosse hein ma ptite Sandra…) du genre à pouvoir fair ça:
Ce qui est énervant avec le fait de grandir c’est qu’on a plus ces petits jeux pour échapper à l’autorité… je me vois mal me cacher sous ma table pour faire des doigts d’honneur à mes collègues quand chuis en pétard (surtout que mon bureau top design est en verre transparent). Je me vois mal mettre mon pouce sous mon menton et faire “chais” aux ptites vieilles qui m’écrasent les pieds consiencieusement dans le bus 47. Jme vois mal jouer à chat bite avec monsieur O pour le dérider. quoique ça je l’ ai sûrement déjà fait. Le Problème c’est que malgré une nette amélioration au niveau du sérieux dans mon travail, je continue à inventer des petits jeux. Déjà parce que ça me fais bien marrer et aussi parce que comme ça je peux me défouler quand y a un truc qui me casse les bonbons.
Mon dernier jeux en date : le jeu des indiens. Vous aussi vous avez surnommé la boulangère Mireille- la -crécelle ou votre gardienne Josiane -la -grosse- relou ? Avec le jeux des indiens vous allez pouvoir passer vos nerfs tout en faisant preuve d’imagination. Dans le style des noms de chefs indiens qu’on a tous en tendu dans les films, du genre « faucon à l’œil persan » ou « loup solitaire » il faut associer un animal qui ressemble à votre victime et lui accoler un adjectif lapidaire… C’est ainsi que je me suis auto - surnommée Ouistiti médisant.
J’ai également dans mon entourage :
Des gentils :
Gazelle furieuse
Gerboise maléfique
Tortue facécieuse
Et des méchants :
Dromadaire soporifique
Couleuvre malfaisante
Hyène insipide
Limace hagarde
Bison pas futé
La correction et ma légère tendance à être paranoïaque m’interdisent de révéler à quelles personnes correspondent ces petits surnoms sympathiques… Ouais bon je sais c’est minable mais c’est la seule manière que j’ai trouvé pour passer mes nerfs aujourd’hui sur CERTAINES PERSONNES hem hem hem… A l’époque je me serais contentée de mettre un gros malabar dans la serrure de la salle de cours… et j’aurais pris une heure de colle mais bon… au moins j’aurais été peinarde en permanence, avec mon beau cahier de correspondance aussi chiffonné que la tête d’Isabelle Adjani aux globes de cristal.
Pestouille je suis. Pestouille je resterai.