Magazine Politique
En pleine bataille pour rester le 1er parti de France, l'UMP doit renaître pour se mobiliser dans le sprint des Européennes.
A ce jour, force est de constater qu'aucun parti n'est encore parvenu à gagner la bataille pour incarner un nouveau parti politique.
Est-ce que d'ailleurs un parti politique a vraiment cherché à livrer cette bataille ces derniers mois ?
Le premier obstacle vers cet objectif pour l'UMP ne réside-t-il pas dans la personnalité même du Président de la République et dans sa capacité à accepter le pluralisme de personnalités fortes ... ?
Cette évolution doit compter avec trois modifications durables.
La primauté permanente désormais va à l'opinion et non pas à la maîtrise d'un parti politique.
Nous sommes entrés dans une réelle démocratie d'opinion. Il vaut donc mieux être près des coeurs qui font l'opinion que près d'un parti.
Autre évolution, tout découle désormais de l'Elysée. L'élection présidentielle envahit le paysage politique.
La présidentielle se gagne au centre. Par conséquent, le passage par le parti ne doit pas être au détriment de ce recentrage incontournable dans la dernière ligne droite.
Enfin, le rapport de forces ne se construit plus dans le parti mais dans les sondages. Dans les sondages, la bataille n'est pas projet contre projet mais image contre image.
Personne ne va échapper à cette dictature de la communication.
La crise va diminuer le besoin d'affrontements. L'installation de Barack Obama en est une illustration caricaturale. Ce qui compte c'est d'unir les compétences pour limiter l'impact de la crise puis permettre d'en sortir le plus rapidement possible.
Ces évolutions montrent, si besoin était, que ce n'est pas demain que sera redoré le blason des partis politiques dont celui de l'UMP.
Ils vont probablement devenir un outil logistique à disposition du présidentiable mis en piste par l'opinion.
Les formations partisanes ont donc peu d'avenir.
L'avenir appartient aux structures de large rassemblement qui, dans la coulisse et la discrétion, préparent une logistique performante.
La France demeure globalement à 50 / 50. Ce qui compte c'est de faire basculer 3 à 4 % d'électeurs qui vont ainsi faire la différence.
Même si l'idéologie conserve en France une place forte, c'est la personnalité du candidat qui va permettre ou interdire l'attraction des 3 à 4 % qui font la différence.
Il faut également désormais accorder une attention particulière au "visage neuf, séduisant et quasi-inconnu" qui apporte la preuve par le neuf face à une opinion désabusée par un bilan en demi-teinte à l'exemple de la présidentielle 2008 Américaine ...
Xavier Bertrand a du mal à faire renaître l'UMP pour rester en course y compris lui à titre personnel. Un saut de génération pourrait bien se produire comme les "rénovateurs" en furent victimes dans les années 90 ...