La valeur n'attend pas le nombre des années, ai-je envie de dire à l'écoute du premier EP de ce groupe bordelais n'atteignant pas même la vingtaine en termes de moyenne d'âge. En effet, les frères Martinelli, épaulés par David Loridan à la guitare et au chant, livrent ici cinq morceaux d'une classe toute british. On pense aux Libertines ou encore aux Strokes sur l'excellent "Stuck", tandis que la finesse du "I round the bend" introductif séduit d'emblée; le chant, stylé, fait bon ménage avec des guitares elles aussi chatoyantes, la pop énervée du quatuor produisant un effet certain.
Une touche acoustique bien dosée vient ensuite enjoliver un rock déja racé, finement ciselé, sur "I'm gonna try" qui se pose presque en standard folk insoumis. Et si les influences et le "territoire d'appartenance", évidents, sautent aux yeux ou plutôt aux oreilles, ils sont si bien maitrisés qu'on ne peut que s'incliner devant la qualité du disque en présence. D'autant plus qu'en fin de morceau, une accélération géniale achève de faire de ce titre un must.
Passé le "Stuck" évoqué plus haut, "Goodbye baby", saccadé, fait de cette même étoffe british à la fois soignée et négligée, mélodique et pleine d'un allant communicatif, confirme le savoir-faire des Aquitains, qui partent d'une formule simple mais d'une efficacité redoutable dès lors qu'elle est appliquée par leurs soins.
Enfin, la version acoustique de "I round the bend", magnifique et dépouillée, conclut sur une note apaisée et toute aussi attrayante un EP de belle facture, qui laisse présager d'une suite au moins aussi brillante.
Grosse révélation donc, dans l'attente de la suite et de la poursuite par le groupe de la quête d'un son entièrement personnel.
En bref : un gros espoir, plus que prometteur mais pas encore complètement affranchi, ce qui au vu de son potentiel et de sa marge de progression ne tardera aucunement.
Leur Myspace
La vidéo de "I'm gonna try" au BT 59 à Bordeaux: