Magazine Autres musiques

L'éveil du Romantisme

Publié le 12 septembre 2007 par Philippe Delaide

Concert hier soir 11 septembre au Palais des Congrès de Versailles. L'Orchestre National d'Ile de France, sous la direction du pianiste Jean-François Heisser, proposait un programme sous le thème "Eveil du Romantisme".

Wagner1_2
J'ai surtout retenu de ce concert très agréable et de bonne tenue, deux sujets intéressants. Tout d'abord, dans le programme, une pièce assez méconnue et étonnante de Richard Wagner : une aubade en mi majeur pour petit orchestre reprenant des motifs de Siegfried : Siegfried-Ydill. Cette pièce mélange singulièrement un motif principal très classique, faussement bucolique, avec des déviations harmoniques étonnantes qui annoncent les compositions modernes, avec de fortes évocations expressionnistes. La dernière mesure avec les cordes qui prolongent la note finale pour la terminer dans un fondu saisissant est digne de la fin de la Nuit Transfigurée d'Arnold Schönberg.

En flanant sur le Web, je viens justement de trouver sur Amazon un enregistrement qui couple ces deux oeuvres. Jean-François Heisser révèle de belles couleurs de cet orchestre qui fait un quasi sans faute sur ce morceau.

Le deuxième point est la tentative ambitieuse de Jean-François Heisser de jouer tout en dirigeant le4ème concerto pour piano et orchetre en sol de Beethoven ! Ce chef d'oeuvre est déjà d'une certaine complexité technique mais surtout, soulève de très nombreuses questions interprétatives. Prendre le pari de diriger un tel concerto depuis le piano est particulièrement

Jf_heisser_2_2
audacieux. Le résultat est finalement très correct même si l'alternance de la gestuelle de direction d'orchestre avec la reprise du piano ne va pas sans poser des problèmes de synchronisation et de phrasé. Cela ne s'est pas trop fait entendre. Il est vrai que lorsqu'on a écouté ce concerto des dizaines de fois avec des interprétations impeccables, on a l'écoute acérée et le jugement sévère.

Interprétation globalement agréable, même si je ne partage pas le parti pris d'agressivité du tutti d'orchestre qui introduit le sublime Adante con moto.

Jean-François Heisser confirme qu'il est un pianiste à la belle sonorité, avec un toucher qui mêle souplesse et vivacité.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Philippe Delaide 1912 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte