Ces derniers temps, j'ai lu...beaucoup. Pour mon travail (même si je considère que ce n'est pas vraiment un "travail" dans ces cas-là) et pour mon plaisir.
Voici trois livres que je voulais vous faire découvrir et qui, chacun dans son style, m'ont séduits, amusés, évadés, répondant ainsi à mes attentes du moment...
L'interprétation des meurtres de Jed Rubenfeld (Editions Pocket).
Un premier roman bien ficelé aux allures de thriller psychologique et historique.
A partir d'un fait réel, le voyage de Freud aux Etats-Unis en 1909, l'auteur l'imagine impliqué malgré lui au coeur d'une intrigue policière. Le
narrateur est un jeune médecin qui est chargé d'accompagner Freud dans ses déplacements. Mais les voici-ci tous les deux sollicités pour aider une enquête concernant le meurtre d'une jeune fille
alors qu'un autre vient d' échouer laissant la jeune victime miraculeusement épargnée...
L'atmosphère du New York du début du siècle est bien reconstituée. Manhattan n'est pas encore à son âge d'Or mais déjà on pressent les frémissements et son atmosphère si caractéristique de
Grammercy Park au Lower East Side. Tous les amoureux de la ville apprécieront. Le rythme s'accèlere crescendo et le jeu habile de l'auteur avec les mécanismes de la psychanalyse pour pimenter
l'intrigue, sont également pour beaucoup dans la réussite du roman. Un auteur à suivre!
La reine des lectrices de Alan Bennett
(Editions Denoel).
Je l'avoue, je viens de découvrir Alan Bennett à la lecture de ce roman. Et pourtant Alan Bennett n'en est pas à sa première publication. C'est une véritable
star en Grande Bretagne pour ses pièces de théâtre, romans, séries tv, dixit la quatrième de couv de son éditeur...En tout cas, quel petit plaisir jubilatoire de lire "la reine des lectrices".
Alan Bennett imagine la reine d'Angleterre devenir une lectrice passionnée qui au fil des jours en oublie le protocole et son statut pour lire jusqu'à satieté...Tout le petit monde qui
l'entoure à Buckingham Palace s'inquiète, gesticule. On frôle la crise : la reine a-t-elle perdu la tête?! Une farce vive et fantasque avec des pointes d'humour bristish qui démontre avec malice,
le pouvoir de la lecture!
Etpour continuer dans un univers encore plus
décalé où la réalité n'a plus de prise et seule l'imagination débridée a le droit de sévir, je me suis beaucoup amusée avec le recueil de nouvelles : Banana Love de Elizabeth Crane (Editions 10 /18)
Ca pulse pas mal et dès la première nouvelle "Ma vie est super! est géniale", le ton est donné lorsque la narratrice hystéro et ultra positive nous raconte par le
menu sa vie "magnifique" qui s'avère plutôt cauchemardesque. C'est sur que le politiquement correct et la langue "polissée", merci mais ce n'est pas trop le genre de Elizabeth Crane. C'est
sur que ces héroines ont toutes l'air gentillement déglingué et cinglé (à rhabiller Bridget Jones et ses copines) mais qu'est-ce qu'elles sont bourrées d'humour même lorsqu'elles sont
desespérées! Bref, trentenaires lugubres aux idées noires, ce cocktail est encore mieux qu'un "Red bull" avec, en prime, une écriture, neuve et originale: ça fait du bien.