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Tourisme Durable, Tourisme Responsable: Où sont les enjeux? Qui sont les acteurs?
Publié le 27 avril 2009 par Alternativechannel
Par Jean-Pierre Lamic
Texte en partie publié dans la Revue Globe Trotters de mars-avril 2009.
Des magazines en font écho, des médias nationaux en parlent sur les ondes, et aux heures de grande écoute, on commence à invoquer le tourisme responsable ou durable. Pour qui souhaite voir se développer un tourisme alternatif, c’est plutôt une bonne nouvelle. Cependant, la confusion que génère une information trop abrupte, sans notion du contexte, nuit gravement à la compréhension de la problématique. Sans compter que la plupart des structures ou personnes qui communiquent sur ce sujet commercialisent eux-mêmes des voyages.
Pour que les choses soient un peu plus lisibles, disons que le tourisme alternatif englobe quatre composantes principales.
* Le tourisme solidaire et le tourisme équitable, deux notions assez proches d’aide au développement de communautés, de partenariats développés selon des principes de transparence et d’équité, et de participation à des microprojets d’ordre solidaire ou humanitaire.
Deux composantes bien représentées, par l’UNAT (Union Nationale des Associations de Tourisme), et son émanation : l’ATES (Associations de Tourisme Équitable et Solidaire).
Dans ce domaine les offres sont de plus en plus nombreuses. Elles émanent principalement d’associations, mais des Tour-opérateurs commencent à s’y intéresser.
* L’écotourisme, notion ancienne de visites effectuées dans des zones protégées : Parcs nationaux, Parcs naturels régionaux, réserves, zones vierges… L’écotourisme est représenté par des acteurs constitutionnels que l’on entend peu en dehors de leurs aires d’attribution. Cependant, une nouvelle offre touristique axée sur cette notion, est en train de prendre corps dans des programmes de voyagistes qui se positionnent sur ce créneau. Saïga en est un exemple.
Des associations, comme par exemple Echoway, œuvrent également dans ce domaine, notamment en évaluant la qualité des hébergements dans des zones de pratiques écotouristiques.
* Le tourisme responsable, largement diffusé par ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) qui regroupe une vingtaine de Tour-opérateurs), mais auquel se réfèrent également des organismes n’adhérant pas aux principes de cette association, composée exclusivement de voyagistes, qui en quelque sorte auto-labellise ses adhérents au moyen d’une certification.
Notons qu’une jeune association, V.V.E (l’association des voyageurs et voyagistes éco-responsables), chamboule quelque peu l’échiquier ainsi défini, en se plaçant de manière transversale sur ces quatre thématiques. Après juste un an d’existence, elle développe des partenariats dans différents domaines et regroupe déjà trois voyagistes, des voyageurs et des guides accompagnateurs.
Les voyagistes souhaitant adhérer à l’association sont acceptés sur la base de critères établis avec un niveau d’exigence élevé, en lien direct avec des observations faites sur le terrain.
V.V.E est également très active sur les questions de développement durable en montagne, et engagée aux côtés de l’association Mountain riders pour réaliser une enquête sur les attentes des publics de proximité dans les stations des Alpes.
Certains parlent de plus en plus ouvertement de tourisme durable, autre notion complexe, qui sous-tendrait que notre civilisation se trouve dans une configuration de durabilité, et que les voyages en question y participeraient. Or l’empreinte écologique des pays industrialisés, émetteurs de la quasi-totalité des voyageurs, est de trois à onze fois supérieure à ce que peut supporter la planète !
Cependant les choses se mettent progressivement en place en matière de tourisme durable et responsable, et des critères internationaux validés par les instances représentatives viennent d’être élaborés et publiés.
Il s’agit cependant de critères de base, peu contraignants et largement perfectibles au niveau de la France, qui, de part sa position dominante en de nombreux secteurs, aurait un rôle moteur particulier à tenir.
Alors, Tourisme solidaire, équitable, responsable ou écotourisme ? Lire la suite sur http://blog.voyages-eco-responsables.org