Le fait que le cas Williamson se soit superposé à la levée de l’excommunication a été pour moi un incident
fâcheux imprévisible. Le geste discret de miséricorde envers quatre Évêques, ordonnés validement mais non légitimement, est apparu tout à coup comme totalement différent : comme le démenti
de la réconciliation entre chrétiens et juifs, et donc comme la révocation de ce que le Concile avait clarifié en cette matière pour le cheminement de l’Église. Une invitation à la
réconciliation avec un groupe ecclésial impliqué dans un processus de séparation se transforma ainsi en son contraire : un apparent retour en arrière par rapport à tous les pas de
réconciliation entre chrétiens et juifs faits à partir du Concile – pas dont le partage et la promotion avaient été dès le début un objectif de mon travail théologique personnel. Que cette
superposition de deux processus opposés soit advenue et qu’elle ait troublé un moment la paix entre chrétiens et juifs ainsi que la paix à l’intérieur de l’Église, est une chose que je ne peux
que déplorer profondément. Il m’a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par internet aurait permis d’avoir rapidement connaissance du problème. J’en tire
la leçon qu’à l’avenir au Saint-Siège nous devrons prêter davantage attention à cette source d’informations. J’ai été peiné du fait que même des catholiques, qui au fond auraient pu mieux
savoir ce qu’il en était, aient pensé devoir m’offenser avec une hostilité prête à se manifester. C’est justement pour cela que je remercie d’autant plus les amis juifs qui ont aidé à dissiper
rapidement le malentendu et à rétablir l’atmosphère d’amitié et de confiance, qui – comme du temps du Pape Jean-Paul II – comme aussi durant toute la période de mon pontificat a existé et,
grâce à Dieu, continue à exister. (à suivre)
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