Vous croyez probablement que mon frère s'est assagi après avoir poussé un camarade dans un buisson d'orties ? Détrompez-vous, les péripéties ne faisaient que commencer.
Bon d'accord, l'idée de jeter un pote dans les orties n'était pas très sympa, mais personnellement j'ai connu pire.
Nos idées d'évasion nous entrainaient parfois sur un terrain vague, où se trouvait une mare. On y trouvait des grenouilles et des salamandres; parfois nous y pêchions des tétards.
Les camarades de mon frère avaient pratiquement le même âge que lui, et je me retrouvais avec eux, non seulement la plus jeune, mais la seule fille.
C'est probablement la raison pour laquelle il ne m'arrivait jamais de catastrophe.
Comme certains des camarades avaient goûté au joie de la mare, après y avoir été poussés par mon frère, j'imagine leur crainte de s'en prendre à la seule fille du groupe.
Malgré cela, il m'est un jour arrivée un incident qui m'a bien effrayée, étant trop jeune pour maîtriser la situation.
C'était un jour nous avions décidé d'un commun accord, d'explorer un peu plus loin, les environs de ce grand chantier. Nous nous sommes retrouvés devant une barre d'immeubles, qui attira notre curiosité. Il est évident qu'à cette époque, un logement se résumait pour nous à une maison de deux étages, et que devant cet ensemble de six étages, cela ne pouvait qu'attirer notre curiosité avec l'envie d'y pénétrer. La chose fut faite.........
Cela nous paraissait amusant de grimper les six étages par l'escalier, il n'existait d'ailleurs aucun ascenceur. Puis devant ces logements en voie de finition et vides, nous avions eu l'idée de jouer aux locataires de ces appartements.
Je me retrouvais dans une pièce, accompagnée de mon frère. Certaines fenêtres n'avaient pas encore de vitres, et toutes les portes ne comportaient pas encore de poignée, mais pour cela, nous n'avions pas réfléchi aux conséquences. Tout à coup il y eut un courant d'air, et les portes claquèrent avec un bruit assourdissant qui nous fit sursauter.
Lorsque nous avons réagi, il était trop tard !!! Quelle ne fut pas la surprise de nous retrouver enfermés moi et mon frère, dans une pièce dont la porte sans poignée s'était refermée sur nous et nous laissait bloqués à l'intérieur.
Les autres gamins à l'extérieur de la pièce surpris autant que nous, restèrent sans réaction devant ce qui venait de se passer, ne sachant pas trop quoi faire; et moi qui paniquait à l'intérieur de la pièce parce que nous étions enfermés au sixième et dernier étage !!!
J'étais prise de panique, vu mon jeune âge !!!
Mon frère comme d'habitude débordant d'imagination, prit le risque de passer sur l'étroit rebord extérieur de la fenêtre, afin d'atteindre l'autre fenêtre, pour tenter de trouver une solution, afin de me délivrer.
Il prit beaucoup de risques et y arriva.
Hélas, je me sentais abandonnée par tous ces gamins, seule au monde enfermée si haut, dans une pièce vide d'un grand immeuble inhabité, sans confort ni réconfort, sans parents ni personne pour me consoler; la fin du monde en quelque sorte.
Le temps me parut interminable, mais finalement après un certain temps, mon frère revint pour me délivrer, avec ses camarades. Il avait déniché une énorme barre de fer, et il l'utilisa pour enfoncer la porte de la pièce où j'étais enfermée, il y fit un énorme trou et réussit à m'y faire passer avec l'aide de ces camarades, j'avais l'impression d'être un saucisson, et je me raidissais afin de ne pas m'accrocher aux éclats de bois de la porte.
La tension était redescendue et finalement, il y eut plus de peur que de mal.
Lorsque nous sommes arrivés à la maison, nous avons trouvé nos parents, complètement affolés, ils s'étaient d'ailleurs rendus au commissariat, pensant au pire; à cause du canal qui longeait le chantier, mais ne nous y étions jamais rendus.
Ils ne nous firent finalement aucune remontrance, juste un peu de morale et de réconfort, trop heureux de nous retrouver.
Le lendemain, il y eut quelques investigations dans tout le quartier, pour enquêter au sujet du matériel saccagé, et notamment la porte d'un immeuble neuf, en voie de finition..........
Autant vous avouer que nous n'avons plus jamais parler de cette histoire, ni à la maison, ni chez les voisins du quartier.
Pour une fois mon frère s'en était bien tiré !
Avec cette histoire et ses conséquences, nous n'avons jamais plus pris de risque de nous aventurer dans un chantier où se trouvaient des immeubles non achevés !!!!
En arrière plan, c'est dans ce genre d'immeuble en construction, mais plus haut, et situé un peu plus loin, que s'est passée ma mésaventure.