Jean-Baptiste Camille Corot (1796 - 1875) est un peintre de paysages et de figures, au fil de sa carrière il s’oriente de plus en plus vers une peinture laissant une large part à son imagination. Il commençait des paysages qu’il retravaillait ensuite dans son atelier en fonction de ses souvenirs ce qu’il exprimait ainsi : « J’interprète avec mon cœur autant qu’avec mon œil ».
Comme l’indique son titre l’exposition nous montre l’influence de Corot sur des peintres tels que Cézanne, Renoir, Matisse, Braque ou Kandinsky. Au fur et à mesure de la visite on évolue au gré de sept thématiques où les œuvres du maître côtoient celles de ses successeurs. Le premier thème s’intitule « Dans le sillage de Corot » on retrouve, par exemple, deux tableaux ayant servi pour l’affiche de l’exposition, en haut le « jeune Italien assis » dont l’attitude décontractée a inspiré le « garçon étendu dans l’herbe » de Cézanne.
Autre thème : « Campagnes de France et atelier » illustre cette technique de reprise des paysages en atelier. Comme ses contemporains, Corot peignait dans la forêt de Fontainebleau qui offre une grande variété d’arbres mêlés aux fameux rochers. Un autre site évoqué est celui des étangs de Ville-d’Avray situé à proximité de sa maison de famille, par la suite c’est Renoir qui s’inspirera de ce lieu. Plus loin dans « Muses, nymphes et musique », l’Algérienne couchée sur le gazon, de Corot, renvoie à l’Odalisque à la culotte rouge peinte par Matisse en 1922. On y apprend qu’une exposition des œuvres de Corot en 1909, soit plus de 30 ans après sa mort, sera une source d’inspiration pour Braque et les cubistes.
Le parcours se termine par « Corot à l’origine de l’abstraction », dans une pièce jaune ses dessins côtoient ceux de Vassili Kandinsky. Personnellement j’ai regretté que Kandinsky ne soit représenté que par des dessins assez ternes, très loin du style très coloré de ses peintures .... mais on ne peut pas tout avoir.
Si vous avez l’occasion de passer à Reims, qui est une bien belle ville, je vous recommande donc cette exposition qui présente un atout que ma moitié m’a fait remarquer avec justesse, on y est pas bousculé comme dans musées parisiens.
De Corot à l’art moderne au musée des Beaux-arts de Reims jusqu’au 24 mai 2009.
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