Mais la tension monte. Et fabriquer un vaccin n'est pas anodin: car cela pourrait forcer à renoncer au vaccin de la grippe saisonnière. Vaut-il mieux risquer entre 500'000 et 1 million de morts pour se donner plus de moyens contre une pandémie, qui peut-être n'arrivera pas? Dilemme. Les sites de...Wikipedia, mais aussi bien sûr de l'OMS, et de l'OFSP, tiennent des informations à jour, et contiennent aussi des informations plus générale sur le risque de pandémie virale. En attendant de voir ce que ces prochains jours et semaines nous réservent, rappelons quelques principes de base en cas d'épidémie. Si vous vivez dans un lieu atteint, trois conseils de base:
1) Lavez-vous les mains, lavez-vous les mains, lavez-vous les mains. On a toujours le réflexe d'éviter de faire la bise à une personne malade, mais en fait le plus risqué est...de lui serrer la main. Car on y tousse, dans nos main. Lors d'épidémies de grippe, c'est par nos mains et tout ce que l'on touche (comme les poignées de portes) que se transmet largement le virus. Les hôpitaux ont développé pour l'hygiène des mains des procédures détaillées. Celle de Genève est ici. Des désinfectants du type de celui qui y est décrit se trouvent en pharmacie. Des mesures plus larges sont décrites ici.
2) Consultez un médecin en cas de symptômes. Ils sont proches de ceux de la grippe 'ordinaire': fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, toux, mal de gorge. Mais surtout ne foncez pas tout seul dans votre pharmacie pour acheter le traitement sans avis médical, voire sans être malade. Le prendre mal, ou au mauvais moment, peut faire émerger des résistances. Et là vous seriez bien avancé.
3) Restez où vous êtes. Ne voyagez pas. Au Mexique, il est actuellement conseillé à la population de rester à la maison. Les virus adorent le contact humain, la mondialisation, les voyages aériens. Lors de la 'grippe espagnole' de 1918 et 1919, les hommes furent beaucoup plus touchés que les femmes. Immunité naturelle? Pas très vraisemblable. C'est probablement de rester davantage à la maison (à l'époque) qui a protégé les femmes. Ne pas bouger peut être protecteur. Un enfant malade ne doit pas aller à l'école, un adulte malade sur son lieu de travail disséminera la maladie.
Ce dernier conseil a plusieurs conséquences. La première, c'est que tout ce qui aide les gens à limiter leurs déplacements est utile. Et une de ces choses, c'est des infrastructures qui fonctionnent: livrer la nourriture aux personnes isolées, maintenir l'eau courante, les personnes qui font tout cela doivent être parmi les métiers prioritaires à garder actifs pendant une épidémie.
La deuxième, c'est que nous devons nous rappeler que troplimiter les contacts humains a aussi des conséquences. Ce n'est pas seulement notre vie que nous voulons tous sauver pendant une épidémie. C'est aussi notre vie. Une épidémie n'est pas seulement un danger pour la santé physique, c'est aussi un terrain à risque pour le respect de nos semblables. Lors de l'épidémie de SRAS, des noms de personnes malades avaient par exemple été publiés dans les journaux. En même temps, la Chine avait longtemps tardé à divulguer des informations décisives pour la protection des populations d'autres pays. La solidarité au jour le jour entre les gens, et celle toujours plus fragile entre les états, est mise à mal en pareilles circonstances. Alors qu'elle est justement cruciale.
Alors si la grippe porcine débarque et qu'elle s'avère grave (heureusement, actuellement ni l'un ni l'autre n'est certain), achetez du désinfectant, mettez un masque si c'est nécessaire, lavez-vous très souvent les mains. Et ainsi armé contre le virus, n'oubliez pas d'aller voir si des personnes âgées de votre immeuble auraient besoin que quelqu'un aille pour elles au supermarché...