17 ans encore

Par Rob Gordon
Le point positif de 17 ans encore, c'est qu'il permet de passer 10 minutes avec Matthew Perry. Et puis hop, d'un coup d'un seul, le revoici qui retombe en enfance, et se retrouve avec la tête et le corps qu'il avait à 17 balais : ça, c'est Zac Efron, 22 ans en vérité, mais prêt à jouer éternellement les puceaux imberbes pour peu que ça fasse vendre des tickets, des calendriers et des pin's parlants chez les troupeaux de fans féminines qui s'accrochent à ses yeux vaguement bleutés. Rarement les adolescentes auront eu une idole aussi fadasse. Mais bref : comme Tom Hanks dans Big et un demi-milliard d'acteurs dans un demi-milliard d'autres films, voici donc l'adulte redevenu ado, l'occasion pour lui de changer quelques petites choses dans sa vie.
Réécrire son destin ? Se faire enfin une place au soleil ? Que nenni : si Mike O'Donnell profite bel et bien de cette régression inopinée, c'est uniquement pour tenter de remettre ses enfants dans le droit chemin. Son fils est un raté, sa fille sort (et couche ?) avec un futur beauf, et Mike va utiliser sa "nouvelle" apparence pour copiner avec eux et essayer de trouver un moyen de les remettre dans ce qu'il pense être le droit chemin. Soit une très mauvaise idée de scénario qui fait le film le plus pudibond et moraliste jamais tourné sur le sujet. On comprend la motivation du scénariste : que pour une fois l'adulte ne se serve pas de sa tronche d'ado uniquement pour rattraper sa jeunesse perdue. Malheureusement, la quête de ce père de famille ne crée aucune étincelle, et le fait qu'un jeune type mignonnet ait le mode de pensée d'un vieux con réac ne crée quasiment jamais de vraie situation comique. On attendait autre chose de Burr Steers, qui avec Igby proposait une vision autrement plus singulière de l'adolescence.
17 ans encore n'est donc qu'un simple véhicule pour prolonger encore un peu l'efronite aiguë qui s'est emparée de la planète. Trop kiffant, Zac qui joue au basket, kikoo, lol. Trop mortel, Zac qui drague de la MILF (car Mike essaie aussi de reconquérir sa femme), on peut même emmener sa mère si elle n'est pas trop futée. Pendant ce temps, Matthew Perry est relégué sur le banc de touche, et on attend désespérément son retour. Pas la peine de rester jusqu'au bout : il réapparaît une grosse minute, le temps pour le film de se terminer dans une avalanche de bons sentiments encore plus niais que tout ce qui précède.
2/10