Seulement, crise financière puis économique oblige, le fer de lance de l'exportation française perd de sa superbe comme l'explique le site du Ministère du Budget (Février 2009)
" l'automobile traverse depuis la seconde moitié des années 2000 une conjoncture difficile. L'excédent commercial, qui s'élevait encore à 12,3 milliards d'euro en 2004 cède la place à un quasi-équilibre en 2007. Une nouvelle étape est franchie en 2008 avec une chute prononcée des échanges (-10,4 % à l'exportation, contre -2 % à l'importation) et l'apparition d'un déficit de 3,4 milliards. Cette détérioration du solde automobile s'explique principalement par les mauvaises performances à l'exportation : après une progression de plus de 8 % l'an entre 1994 et 2004, les exportations fléchissent de 3,8 % l'an, en moyenne, entre 2004 et 2008. Parallèlement, les importations automobiles progressent de 5 % l'an en moyenne sur les quatre dernières années. Depuis 2004, le repli du surplus automobile explique ainsi, à lui seul, la moitié de la dégradation de l'excèdent de l'industrie manufacturière" Dossier complet sur Le kiosque finances
Simple me direz vous ! Il semble pourtant que non !
Un article publié par le magazine Autojournal N°775 et portant le titre "La France importe français!" nous donne une explication plus précise de cette descente aux enfers pour cette industrie et ... les salariés des sites de production français
Extrait : "Selon la Direction générale des douanes et droits indirects, la balance entre les importations et les exportations françaises est loin d'être équilibrée. En cause : Près des deux tiers de la production hexagonale d'automobiles est réaliseé à l'étranger. Concrètement, chaque fois que Renault importe une TwingoII fabriquée en Slovénie, la balance et déficitaire ! Un comble. Mieux, d'après les douanes : "environ un quart des importations d'automobiles française serait directement lié à des réimportations d'implantations françaises à l'étranger. En d'autres termes, une voiture "tricolore" sur quatre vendue dans l"hexagone est importé puisqu'elle provient d'une usine françaisedélocalisée.
... / .. Quand en 2004 l'excédent commercial des échanges automobiles culminait à quelque 12,3 milliards d'Euro, quatre ans plus tard, il ne représente plus que 4,8 milliards. Par contre en ce qui concerne les exportations : Après une progression de 8% par an en 1994 et 2004, elles ont reculé de 3,8% par an en moyenne entre 2004 et 2008 ... / ...
Insolite ? Non, parfaitement vrai. Car les constructeurs français qui avaient avancé les difficultés suivantes
- Crise du crédit : Difficultés à accéder aux liquidités nécessaires pour financer leurs outils industriels, leurs stocks et leurs filiales bancaires
- Crise industrielle : Les surcapacités structurelles de production en Europe sont de l’ordre de 25%
- Crise de la demande : les clients repoussent leur achat. Par ailleurs, les mentalités et les modes de consommation ont fortement évolué ces dernières années vers des véhicules plus petits et plus propres
Et qui ont obtenu du gouvernement :
Des prêts participatifs pour une durée de 5 ans et un montant global maximum de 6,5 Mds € sur la base d’un taux à 6 %. Ces prêts financeront des grands programmes de développement de véhicules plus propres
Le doublement des prêts de la SFEF (Société de Financement de l’Economie Française) aux deux banques internes des constructeurs automobiles PSA et Renault soit 2 Mds € au total. En France, 2/3 des voitures sont achetées à crédit. Cette mesure permet de maintenir une offre de prêts bon marché pour que les Français puissent continuer à acheter des véhicules. C’est un soutien complémentaire au marché automobile, audelà de la prime à la casse de 1000 € et du maintien du bonus/malus.
Et qui ont pris des engagements en matière d’emploi :
Pas de plans sociaux en 2009,maintien des activités de recherche et développement tout en s'engageant à ne pas fermer de site d’assemblage pendant la durée du prêt.- Source Aulnay avance
Nous prennent pour des enfants et le gouvernement itou !!!
On se souvient du Président de la République se targuant du rapatriement de l'assemblage de quelques Clio II en France alors qu'il ne s'agit que de "soulager" l'usine Slovène qui la produit.
La réalité est plus prosaïque : La totalité des véhicules français qui reçoivent un bonus écologique (voir Le doublement des prêts de la SFEF ) maximum sont fabriqués hors de l'hexagone. Dans la mesure où les véhicules qui performent : Twingo II, Peugeot 107 et 207 (une partie en slovaquie et en Espagne), Citroën C1ou C3 etc, ... la baisse d'activité sur le sites français devrait reculer encore un peu plus
Ce qui amène à se demander s'il restera encore une production française à moyen terme ? Il est vrai qu'en ce qui concerne Renault, l'état ne peut rien faire changer puisqu'il ne détient que ... 15% du capital du constructeur et est donc le premier actionnaire de Renault !!!
Et, dans la mesure où le gouvernement n'a aucune politique industrielle dans les cartons, il est de plus en plus clair que les aides obtenues vont bénéficier une fois de plus aux actionnaires qui en remercient les pouvoir publics.
Quant à la pérennisation de l'emploi ... Voyez le nouveau fond pour la formation des chômeurs ...
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