Il ne manque pas des livres , des sites Internet , des blogs sur l’école d’autrefois , instructifs et intéressants. Cependant je voudrais rassembler mes propres souvenirs pour mes petites filles Lucie (10 ans bientôt) et Alice (6 ans). Et pour ceux qui seraient intéressés .Cela me permettra également de faire travailler ma mémoire , ce qui est primordial à mon âge. Commençons en avril 2009 .Nous verrons bien jusqu’où ira le récit . J’ai commencé ma scolarité en 1939. Normalement je n’aurai dû être scolarisée qu’en 1940. L’admission était à 5 ans , âge où on apprenait à lire. Mon père étant parti à la guerre , on m’avait admise en 39. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs des premiers jours. Je crois que j’avais pleuré , alors on m’avait emmenée dans la grande classe auprès de ma cousine Yvette (7 ans de plus que moi). Le couple d’instituteurs était M. et Mme Berutti , dont Yvette m’a souvent parlé . M. Berutti était sévère , comme l’étaient beaucoup d’instituteurs d’autrefois. J’avais beau avoir 4 ans , je devais déjà être rebelle à la discipline. Toujours est-il que je me retrouvai au piquet dans la classe des grands : la honte !! Quand on était au piquet , on devait regarder le mur sans se retourner, les mains au dos. On y restait tant que le maître (ou maîtresse) n’avait pas levé la punition. Je n’ai aucune idée de sa durée.L’école se trouvait au bout de la rue Neuve , au rez-de-chaussée , composée de deux classes assez exiguës, séparée par le couloir. Au-dessus des classes se trouvaient les appartements des instituteurs , deux je pense.. Les instituteurs devaient être logés par la municipalité (c’était alors une obligation): deux classes , deux logements. S’il y avait un couple d’enseignants, un logement restait vide. Le bâtiment occupe de nos jours le cabinet médical du Dr Chilli,le cabinet du kiné M. Frey. Au rez-de-chaussée, là où étaient les salles de classe se trouve le local du club Léo Lagrange et , en face , la salle de la Récré du Mardi.Revenons aux salles de classe quelques années plus tard, je devais avoir 9/10 ans: je me souviens très bien d’une tâche que je faisais volontiers, c’était de remplir les encriers. Nos pupitres avaient , à chaque extrémité, un encrier. Le lundi matin , muni d’une grande bouteille à bec verseur remplie d’encre violette. On devait remplir chaque encrier sans renverser de l’encre évidemment (ce qui arrivait). Il nous arrivait de mettre du buvard autour de l’encrier pour éviter les accidents. Même opération pour l’autre encrier rempli d’encre rouge qui était utilisée pour les corrections.Chaque élève écrivait avec un porte-plume, ce qui n’était pas très facile . Comme je n’étais pas très appliquée , il m’arrivait de faire des taches sur le cahier , ce qui n’était pas sans conséquences… Heureusement que mes exercices étaient justes , l’un compensait l’autre. On avait un cahier du jour, un cahier de poésies , un cahier de compositions. Certain maître avait institué le cahier de roulement : à tour de rôle chaque élève inscrivait sur le cahier de roulement ce qu’il aurait écrit sur le cahier du jour.Au bout d’une vingtaine de jours, le cahier de roulement était le témoin de la classe.Je me souviens que ce jour-là on s’appliquait davantage.Le cahier de compositions était très important :il s’agissait d’évaluer nos compétences dans toutes les disciplines (calcul , histoire , dictée , poésie, etc…) Chaque épreuve était notée. Puis l’instituteur faisait le total et marquait le classement. Il y avait une page spéciale pour toutes les notes obtenues et le classement qui en découlait. Si on était 1° , on était très fier. Les parents devaient signer le cahier. Je crois que les compositions étaient mensuelles. On y attachait une grande importance.
Suite dans quelques jours…