Santiago de Chile, Chili.
Honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m'attendre du Chili. Je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ce long pays qui a la réputation d'être cher. Je me rends compte aujourd'hui que le Chili n'est pas le type de pays où l'on peut vivre à fond l'expérience du voyage que je recherche.
Bien que les paysages soient magnifiques, vagabonder au Chili n'offre guère de défi et de dépaysement. Les villes sont tranquilles et de style européen, les bus interurbains sont de qualité et on même parfois le Wi-Fi, il y a des supermarchés, des noms de rue, des feux de circulation, les gens sont vêtus à la mode, bref, c'est plate.
Ne vous demandez pas pourquoi la fréquence des chroniques a diminuée. C'est qu'on n’a rien à raconter d'excitant ou d'extravagant.
À moins que vous vouliez connaître tous les détails de notre vie quotidienne ?
Essayons, juste pour voir.
Aujourd'hui, on a pris un bus de Valparaiso à Santiago, 2 heures de route, Nad à bavée et moi j'ai écouté un film.
On s'est pointé dans la ville sans savoir où dormir et on s'est ramassé à suivre un idiot qui sentait l'alcool jusqu'à son « hôtel ». On a dormi dans une chambre à un lit, salle de bain partagée sans porte et pas d'ampoule pour voir où tu pisses. La chambre est dotée d'une télévision, sauf que si tu la branches, tu ne peux plus sortir. La cuisine est un tremblement de Terre.
Le lendemain, on a changé d'hôtel. La nouvelle hôte est une vieille folle qui se retrousse le toupet avec un énorme bigoudi. On a aussi mangé un hot-dog fourré au guacamole et j'ai - encore - marché sur une crotte de chien.
Le soir, on a rejoint Mélanie et Rémi, nos copains de la France avec qui on a grimpé au Machu Picchu. On a donc décidé d'en profiter pour grimper une autre montagne avec eux le lendemain, jusqu'à la statue de la vierge, juste après les combats de yeux avec la tarentule. Nos amis ont appris l'expression québécoise : « dévierger ». Grosse journée.
Après, on s'est fait fourré en commandant une grosse bière sur une terrasse de la Plaza de Armas, là où les grosses bières contiennent 500 millilitres et coûtent la peau des fesses. Merci à Rémi et Mélanie, c'était leur tournée.
En fin d'après-midi, Nad a lu le journal assise sur un banc du parc, un pigeon lui a déféqué sur la cuisse gauche. Section météo, il pleut toujours Patagonie. Un mot croisé en espagnol, c'est plus difficile qu'on le pense. Le Sudoku, par contre, ça va. Il y a eu grève générale à Santiago. On n’a rien vu aller.
Le panorama de la ville au sommet du Cerro San Cristobal pourrait être joli, si ce n'était du smog intense. Le phénomène d'inversion thermique c'est mal. Nous avons assistés à une excitante partie de dames de rue.
Ce matin, Nad a lavé mon linge. Je trouve qu'elle exagère, cela faisait seulement cinq jours que je portais le même T-shirt. Puis, elle recoud son unique brassière tandis que moi je perce un nouveau trou à ma ceinture.
Plus tard, on a entendu le coup de canon quotidien qui indique midi depuis 200 ans. Drôle de tradition. Alors, nous sommes allés dîner avec Rémi et Mélanie. Poulet rôti.
En revenant vers la place centrale de cette ville de 5 millions d'habitants, on a rencontré, par hasard, Jane et Jean, d'autres copains français avec qui on a marché en Terre de Feu. On a bu une bière ensemble dans le quartier des étudiants, là où la grosse bière est digne de ce nom. Pause pipi au Mc Donald.
Le reste du temps, on a marché les rues piétonnières et commerçantes. Santiago est tranquille, les quelques édifices modernes contrastent bien avec les bâtiments coloniaux, les vendeurs ne sont pas achalants, les voitures ne klaxonnent pas beaucoup. Il y a un métro, des taxis officiels, des supermarchés, des gens vêtus à la mode. C'est la routine.
Cela nous laisse donc du temps pour planifier les prochaines étapes du périple, trouver le meilleur moyen de se rendre à l'aéroport et confirmer notre vol pour notre prochaine destination.
Je pense qu'on va faire des jaloux. Des idées ?
-Will