Drame - 1h55Sortie salles France - 22 avril 2009avec Hiroshi Abe, Yoshio Harada, Kirin Kiki, ...
A Yokohama, une famille se retrouve dans la maison familiale autour d'un grand repas. C'est aussi l'occasion de commémorer la mort d'un des fils, 15 ans auparavant. Il y a donc la mère, qui s'affaire en cuisine, le père qui s'isole pour cacher sa colère, la fille avec sa petite famille et puis le fils Ryota avec la sienne qui est à l'origine d'un malaise : en effet, Ryota s'est marié à une jeune mère veuve, Yukari. Au cours de cette journée et de celle qui suivra, des souvenirs, des rancoeurs, des secrets remonteront à la surface, et comme Atsushi, le fils de Yukari qui découvre la famille de son beau-père et y cherche sa place, des liens se tissent et s'effritent aussi.Ce film c'est de la vraie dentelle. Le film s'ouvre aussi sur de très belles scènes de cuisine japonaise qui donnent l'eau à la bouche, et nous font inventer des odeurs appétissantes. On rentre progressivement au coeur de cette famille, au coeur de cette journée de printemps. On y ressent le poids des traditions qui pèse notamment sur les femmes, vouées uniquement à être des femmes au foyer parfaites et dévouées. Or une femme qui a déjà été mariée et qui a un enfant de son premier mariage est d'office moins parfaite. Et c'est bien ce que les vieux parents font ressentir, plus ou moins ouvertement, à Yukari et à leur fils Ryota. Dans ce contexte, comment le beau petit-fils peut être accepter ?Une femme doit évidemment exceller en cuisine et ce n'est pas le cas de You, la fille des vieux parents. Image d'un Japon plus moderne, elle n'échappe pas aux critiques de sa mère.
Et Ryota, le personnage principal, le fils, le marié à une veuve, l'enfant comparé au frère défunt, Ryota cherche aussi une reconnaissance au sein de cette famille, et leur cache le récent drame : il n'a plus de travail...
Still walking est un film réussi, délicat, précis, qui, à travers un microcosme familial japonais, nous laisse entrevoir les questions actuelles de la tradition et de la situation économique dégradée. Contrairement à la culture nippone, la sagesse a bien du mal à venir de ce vieux père aigri, égoïste et renfermé, mais plutot de l'enfant de Yakuri, de cet enfant d'une autre famille qui malgré tout intègre la leur, de son regard neuf, juste, intelligent et heureusement, tourné vers l'avenir.De la dentelle de cinéma, une réalisation au grand raffinement. Après Nobody Knows (l'histoire de 4 frères et soeurs abandonnés dans leur appartement, par leur mère disparue), c'est à nouveau un excellent film de Kore-Eda Hirokazu, qui nous laisse comprendre ce que nos yeux ne peuvent pas voir immédiatement, qui met en scène des personnages aux apparences trompeuses...L'avis de Rob Gordon - RG a toujours raisonL'avis de Pascale - Sur la route du cinéma