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Dragonball evolution

Par Rob Gordon
DRAGONBALL EVOLUTIONDoté d'un budget de 45 millions d'euros, Dragonball evolution (évolution ?) en a rapporté moins de 10 aux États-Unis, et peine à atteindre les 200.000 entrées en France. Cela méritait donc de se pencher sur ce problème épineux : mais pourquoi diable le film de James Wong est-il un tel bide ? L'oeuvre d'Akira Toriyama s'est toujours vendue comme des petits pains, la génération club Dorothée est en âge d'aller au cinéma sans ses parents, le réalisateur a montré son savoir-faire technique sur Destination finale 1 & 3... Mais, grands dieux, pourquoi tant d'indifférence ?
La réponse est on ne peut plus claire. Dragonball evolution est un film absolument nul, un ratage complet, un machin bâclé comme on pensait n'en voir qu'en France (à ce propos, avez-vous vu Humains ?). Et une hérésie totale si l'on en croit les fans de cette épopée mangaesque. Seulement voilà : le film de James Wong est tellement dépourvu d'âme qu'il est même difficile de s'en amuser, de se taper sur les cuisses en savourant son potentiel nanardesque. Dragonball evolution, c'est la platitude même, l'ennui permanent, la fadeur incarnée, même pas assez ridicule pour devenir un bon gros plaisir coupable. Il fallait le faire.
D'une durée de 70 minutes générique exclu, l'ensemble ressemble à un long chemin de croix au cours duquel rien ne retient l'attention plus de deux secondes (si ce n'est le décolleté de Jamie "Chi Chi" Chung, bientôt chez Zack Snyder). Les effets spéciaux sont consternants mais pas tout à fait assez ratés pour devenir délectables. Les scènes de combat sont filmées avec les pieds, mais si courtes qu'il est difficile d'entrer dans l'ambiance et de s'en amuser. Les acteurs sont translucides, à commencer par un Justin Chatwin pitoyable et un James Marsters ni effrayant ni grand guignolesque en Piccolo (qui ressemble au djinn de Wishmaster). Seul Chow Yun-fat fait le spectacle, et quel spectacle : il noue la joue façon de Funès et parviendrait presque à nous sortir de notre torpeur.
Voilà donc le problème : contrairement à d'autres navets du même type, Dragonball evolution ne figurera jamais dans la liste de ces nanars absolus qu'il convient de louer entre amis pour se taper une bonne crise de rire. Il risque plutôt de créer une franche déprime, voire un assoupissement collectif. C'est dire la faillite de James Wong, qui nous ferait presque regretter un type comme Uwe Boll, dont le traitement nettement plus outrancier et foireux aurait constitué l'assurance d'un bon moment.
1/10
(également publié sur Écran Large)

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