L'annonce a été confirmée : le Pape Benoit XVI se rendra en visite officielle à Jérusalem en mai prochain. Outre les enjeux que revêtirait immanquablement cette visite en toute autre période, le voyage du Pape permettra d'éradiquer le soupçon d'antisémitisme qui s'installait de nouveau avec l'affaire Williamson. Une occasion très forte est ainsi donnée de manifester au monde la définitive et universelle amitié judéo-chrétienne.
Par les temps qui courent, l'Eglise catholique peut s'estimer à bon droit victime de la méfiance et de commentaires désabusés, comme ceux qui ont tôt fait d'amalgamer le discours négationniste du seul Williamson avec la pensée et les actes officiels du Vatican. Il a suffit de la malencontreuse simultanéité d'un acte longuement préparé, la levée d'excommunication des quatre évêques lefebvristes, et la diffusion des déclarations négationnistes de l'un d'entre eux, pour qu'émerge un jugement sans appel à l'encontre du catholicisme : rétrograde, autoritaire, antisémite, etc. Souvent, en contre-partie, le cumul de reproches bénéficie à la réputation du monde protestant, au demeurant aussi mal connu, peut-être davantage, par ceux qui n'en sont pas, que le monde catholique. Nos contemporains en France ont une perception favorable des Protestants : martyrs des guerres de religion, combattants de la laïcité, protecteurs des Juifs pendant l'Occupation, libres en leur conscience et en leurs gestes, discrets, austères, tolérants, et ainsi de suite... Cette réputation nous va bien et n'est pas sans fondement ! Cependant, malmener le catholicisme nuit à tous les chrétiens.[...]La prochaine fois que la chrétienté fera la Une sera donc un grand moment historique : en mai, à Jérusalem, Benoît XVI, reçu par Shimon Peres, exprimera la dignité de la conscience religieuse. La seule annonce de l'évènement fait reculer les miasmes nauséabonds de l'évêque dénué d'inspiration. Le témoignage des chrétiens n'est pas dans les paroles de Williamson, ni dans l'analyse des médias : en Terre sainte, Benoît XVI sera plus grand qu'eux.écrit parAlain JOLY, Pasteur luthérien - lu sur Magistro