Je n'ai rien écrit sur Les bienveillantes, et je ne pense pas le faire un jour. Parce que c'est trop gros pour moi. Il faut rester humble. De toute façon, d'autres s'en sont chargé. Comme par exemple Pierre Assouline, qui avait dit avant tout le monde que ce roman allait être le choc de l'année ; il a ensuite tenu informés ses lecteurs de la carrière de ce livre, avec les rumeurs malveillantes, l'attribution du grand prix de l'Académie française et celle du prix Goncourt. Sans omettre de rapporter les palinodies des éditeurs qui avaient refusé le manuscrit.
Je me dois également de citer le blog de JLK, qui a commis quelques articles très intelligents sur le sujet, ainsi qu'un résumé détaillé de l'oeuvre, qui pourrait à l'occasion vous permettre de faire croire que vous l'avez lu !
Si je reparle de ce livre aujourd'hui, c'est parce que je viens de lire ce nouvel article de La République des livres, où Assouline rapporte les propos de Littell lors d'un débat autour de son livre. Ce qui me donne l'occasion de citer une fois de plus quelques paroles d'écrivain, comme je l'avais déjà fait il y a quelques temps.
Un écrivain n'a pas à expliquer ce qu'il a fait. Seul compte le résultat. Il ne doit aucune explication, n'a pas à critiquer la critique et n'est pas tenu de s'étendre sur ses intentions.
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Je suis convaincu que les barrières ne sont pas individuelles mais sociales (juridiques, interdits). Dans l'humanitaire, la négociation avec les bourreaux est quotidienne, ça aide à comprendre certains mécanismes que de cotoyer des gens qui massacrent toute la journée comme le font les bouchers à l'abattoir.
(Note de Sammy : Littell a jusqu'alors travaillé dans l'humanitaire - je trouve le parallèle intéressant)
Je les trouve particulièrement sensées et porteuses de sens, pour ne pas dire actuelles... pas vous ?
Un dernier mot pour finir : Littell est français !