Je témoigne simplement du plaisir qu'il y a parfois à « dérouler » comme on dit dans le jargon du milieu sportif. J'évoque ce moment de grâce où le corps n'est plus un obstacle et où il épouse parfaitement le mouvement que lui dicte la volonté. Courir sur un sentier escarpé, faire l'ascension d'un col à cette période de l'année où les premières chaleurs commencent à faire remonter les effluves...
Alors, le monde se met à respirer, alors on perçoit de façon plus aiguë les sensations : odeurs de marée, contrebas de falaise, cris de mouettes, « oiseaux clabaudeurs aux yeux ronds", décharge de couleurs dans les champs...
Le corps est une fibre qui engaine la palpitation du monde et, à ce moment, il faut retenir son souffle pour faire taire la forge intérieure et laisser filtrer le vertige de la Beauté.