Après un taureau avant-hier, une vache a réussi à s'échapper de l'abattoir hier matin. Elle a emmené une autre vache trouvée sur son passage. Elles ont été rattrapées en fin de matinée
On appelle ça la loi des séries. Pour la deuxième fois en deux jours, un animal s'est échappé des abattoirs de La Talaudière.
Cette fois, il s'agit d'une vache, qui a fait son petit bonhomme de chemin jusque vers la maison d'arrêt départementale. En cours de route, elle a croisé un troupeau, et l'un des animaux a pris sa foulée.
Elles étaient donc deux vaches, à faire tourner en bourrique policiers et pompiers à travers la commune. Comme la veille avec le taureau.
Il y avait toutefois une différence de taille : cette fois, les animaux ont été rapidement localisés.
Ce qui présentait tout de même le gros avantage de ne pas (trop) s'inquiéter pour la population.
« Ce n'est pas comme hier » explique un policier. « On ne savait pas où était le taureau, e�t il représentait un danger car il pouvait charger à n'importe quel moment ».
Les vaches, elles, étaient plutôt calmes.
D'ailleurs, les pompiers de l'équipe animalière n'en ont endormi qu'une sur deux. « On ne le fait que si c'est vraiment nécessaire » déclare le capitaine Giron, chef de cette équipe. « Là, en l'occurrence, l'une était assez excitée et ne se laissait pas approcher ». C'est celle qui devait aller à l'abattoir. Résultat : une seringue hypodermique dans le postérieur.
L'autre, en revanche, était plutôt calme. Quelques coups de bâtons ont suffi à la ramener dans la bétaillère.
Son propriétaire l'a ensuite ramenée dans son champ, d'où elle n'aurait jamais dû sortir. Sa congénère est retournée, elle aussi, chez son propriétaire. Elle va obtenir quelques jours de sursis avant de retourner à l'abattoir.
L'abattoir, justement : y aurait-il un problème lors du déchargement des animaux ? La direction de l'établissement, qui se serait sans doute bien passée de cette mauvaise publicité, n'a pas voulu s'exprimer sur le sujet. Un agriculteur, sous couvert d'anonymat, raconte pourtant que des vaches qui se font la belle à l'abattoir, cela arrive « trois-quatre fois par an ». Mais « elles ne vont jamais bien loin ».
Là, deux fois en deux jours, ça commence à faire beaucoup. Et certains habitants, sur le ton de l'humour, se demandent si la commune ne devrait pas songer à organiser une féria...
Jean-Hugues Allard
jhallard@leprogres.fr
La photo est horrible mais c'est l'horreur qui a attendu cette vache qui au moment où j'écris est déjà morte!