Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Jean-François Copé a adressé aux membres de son groupe une lettre à l’approche du nouvel examen du texte de loi « Création et Internet », rejeté le 9 avril. On peut y lire cette phrase ahurissante : « ce n'est désormais plus la teneur du texte qui est en cause ». Ben voyons ! Moi qui croyais que le rôle du Parlement était d’examiner les projets de loi proposés par le pouvoir exécutif pour éventuellement les amender avant de se prononcer à leur endroit par un vote. Quelle erreur ! Dans la démocratie rêvée par M. Copé, il ne sert qu’à vérifier que le parti piloté par le Président n’est composé que de godillots. Comme on nous affirme par ailleurs que notre seigneur et maître, légitimement élu, ne peut agir que pour le bien de tous les Français, on pourrait par ces temps de crise alléger considérablement le coût de nos institutions.
Tous les cinq ans, on procèderait à l’élection d’un Président. Mais inutile d’élire ensuite une Assemblée :
- les Français ont montré qu’ils étaient suffisamment responsables pour donner au nouvel élu la majorité dont il avait besoin pour mener sa mission de salut public.
- cette assemblée n’aurait eu d’autre fonction que d’enregistrer les propositions du gouvernement
On pourrait encore perfectionner le dispositif en élisant un Président à vie, ce qui, pourvu que celui-ci ait une longévité convenable, serait une nouvelle source d’économies. Et, pour maîtriser les risques que ferait peser un Président en mauvaise santé, on pourrait aller jusqu’à décréter que son premier héritier mâle le remplacerait à son décès. Dans ces circonstances funestes, le secrétaire général de l’Elysée serait chargé de prononcer la phrase rituelle : « Le Président est mort, vive Jeannot ! »