Caroline du Sud, en 1964. La loi sur les droits civiques, qui interdit toute forme de ségrégation ou de discrimination raciale, notamment vis-à-vis des noirs, vient juste d’être votée. Mais les mentalités ne vont pas changer du jour au lendemain, surtout dans les états du sud des Etats-Unis, encore marqués par des années d’esclavage et de racisme.
C’est ce que va découvrir Rosaleen, jeune gouvernante noire qui pensait naïvement, à l’annonce de la promulgation de la loi, pouvoir se promener fièrement dans les rues et s’inscrire sur les listes électorales du village. Elle va surtout se confronter à la haine de certains habitants et échapper de peu à un lynchage en règle.
Pour échapper à la vindicte des fermiers locaux, Rosaleen doit quitter le village. Elle est accompagnée par l’adolescente dont elle avait la charge, Lilly Owens. La jeune fille veut fuir les maltraitances que lui inflige son père, un fermier alcoolique et dépressif, ainsi que ce climat détestable de racisme et de haine.
Le duo se réfugie auprès d’une femme que la mère de Lilly aurait connue : Miss August Boatwright, noire de peau et propriétaire d’une ferme apicole prospère qu’elle gère en compagnie de ses deux sœurs, May et June. Là, dans ce havre de paix, Rosaleen et Lilly vont reprendre goût à la vie. Mais la ferme n’est pas un rempart suffisamment solide pour contenir indéfiniment l’agitation du monde extérieur…
Le contexte dans lequel baigne Le secret de Lilly Owens était intéressant, et laissait entrevoir une belle chronique humaniste sur fond de lutte pour l’égalité raciale, mais aussi pour l’égalité des sexes. Un peu dans la lignée du sympathique Beignets de tomates vertes de Jon Avnet. Malheureusement, le scénario, tiré d’un best-seller de Sue Monk Kidd (*) survole le sujet et bifurque bien vite vers la banale quête identitaire de la jeune Lilly Owens et le mélodrame convenu.
Au final, Le secret de Lilly Owens s’avère aussi sirupeux et sucré que le miel fabriqué par les sœurs Boatwright. On peut bien sûr goûter ce genre de friandise cinématographique, dont Hollywood connaît parfaitement la recette, à base de bons sentiments et de petits drames. Mais on peut aussi trouver cela un peu écoeurant…
Seul réel point positif de ce mélo tire-larmes, très classique formellement : son casting impeccable (Queen Latifah, Sophie Okonedo, Jennifer Hudson et la chanteuse Alicia Keys,…). Avec une mention spéciale à la jeune Dakota Fanning, qui s’affirme de film en film comme une future grande actrice. Avec son jeu d’une grande maturité pour son âge, elle fait penser à la jeune Drew Barrymore, avant les excès en tous genres.
Note :
(*) : « Le secret des abeilles » de Sue Monk Kidd – ed. Lattès