Le Conseil d’Etat ferme un peu plus la porte d’un débat sur le nucléaire

Publié le 24 avril 2009 par Greenpeacefrance

Paris, le 23 avril 2009 - Le Conseil d’Etat vient d’annoncer, sans surprise, le rejet du recours de plusieurs associations, dont Greenpeace, contre le Décret autorisant la création d’une nouvelle installation nucléaire comportant un réacteur de type EPR sur le site de Flamanville. Ce faisant, il se joint à EDF et verrouille un peu plus les portes d’un éventuel débat sur le nucléaire.
Le Conseil d’Etat vient de rendre une décision politique, négligeant totalement les risques d’un tel projet, mais qui est conforme à la tradition de cette institution. Ce décret d’autorisation avait été pris 11 jours avant le premier tour des élections présidentielles, alors même que Nicolas Sarkozy était le seul candidat à y être favorable, les autres candidats s’étant prononcés contre la construction de ce nouveau réacteur, en partie en suivant les arguments avancés par Greenpeace durant la campagne électorale.

En 2006, plusieurs associations avaient publié un document confidentiel montrant que l’EPR ne résisterait pas à une chute d’avion de ligne. Lors de l’audience, le rapporteur public (ancien commissaire du gouvernement) avait expliqué que cet argument devait être rejeté car il n’était pas suffisamment étayé, mais ne c’était pas prononcé sur le fond. Dans sa décision, le Conseil d’Etat affirme que ce risque a été pris en compte, alors qu’EDF n’avait aucunement prévu ce scénario, qui est pourtant tout à fait plausible comme l’histoire nous l’a montré.

Le Conseil d’Etat soutient également que les rejets supplémentaires de tritium ont suffisamment été étudiés, mais cela ne règle pas la question. L’EPR rejettera bien d’avantage de tritium dans l’environnement ! Pendant longtemps l’industrie nucléaire avançait que cet élément radioactif n’avait aucune conséquence sur la santé. Or, il est prouvé depuis peu que le tritium se fixe sur l’ADN et qu’il peut donc entraîner des modifications génétiques et des malformations.

La plus haute juridiction administrative estime par ailleurs que les questions relative à la gestion des déchets a elle aussi été suffisamment étudiée, alors que Greenpeace a montré que les déchets générés par l’EPR seraient 7 fois plus dangereux que ceux produits par les réacteurs précédents. Rien d’étonnant dans le pays du tout nucléaire !