Hyper Tension 2 de Mark Neveldine et Brian Taylor

Par Geouf

Résumé: Lors de son affrontement contre le chef du gang qui l’a empoisonne, Chev Chelios (Jason Statham) s’est écrasé au sol après avoir chute d’un hélicoptère. Laisse pour mort, il est récupéré par des membres d’une triade chinoise qui lui prélèvent le cœur et remplacent celui-ci par un organe artificiel. Bien décidé à retrouver son palpitant et à ne pas laisser les voleurs impunis, Chev repart dans une nouvelle croisade sanglante…

 

Sorti il y a 3 ans, le premier Hyper Tension avait fait son petit effet grâce à son cocktail de violence décomplexée et de séquences outrageantes. Il était donc inévitable qu’une séquelle voit le jour, malgré la mort du personnage principal. Et pour cette suite, les scénaristes et réalisateurs du premier épisode ont décidé de faire du « bigger and louder ». Plus de morts (et c’est vrai que le bodycount est impressionnant), plus de violence, plus de sexe et plus de scènes « autres ». Sauf que l’effet de surprise est cette fois passé et ce qui était sympathique dans le premier film devient ici vite agaçant. On rigole les vingt premières minutes et puis on commence vite à fatiguer, d’autant que le montage épileptique et la laideur de la photographie n’aident pas à la concentration. Plus qu’à un film, on a parfois l’impression d’assister à un best of de ce qu’aiment les djeuns de nos jours : le torture porn à la Saw (avec une scène de tranchage de tétons totalement gratuite et inutilement longue), les vidéos de gens stupides sur youtube (Chev se met à glisser sur une rampe et se vautre lamentablement en s’explosant l’entrejambe), les jeux vidéos (la séquence réussie de l’évasion de Chev en début de film fait penser à du FPS), les pornstars (avec en prime quelques guests du genre). Le film est de plus d’une misogynie extrême, puisque toutes les femmes présentées sont soit des putes, soit des stripteaseuses hystériques, filmées comme dans des clips de rap (parce que les djeuns ils aiment ca aussi) et tout juste bonnes à se faire massacrer au second plan. Meme la pauvre Amy Smart (toujours aussi adorable) ne sert que de faire-valoir sexuel à Jason Statham.

Bref, un gros gloubi boulga assez bordélique et indigeste qui reprend peu ou prou les recettes du premier film (on remplace juste les décharges d’adrénaline par des décharges électriques et on a encore droit à une scène de sexe en public)  et pique le reste chez les voisins (les sous-titres dynamiques à la Man on Fire) mais d’où surnagent néanmoins quelques bonnes idées bien tordues (comme cette stripteaseuse dont les seins perdent leur silicone après avoir été percés d’une balle). On appréciera notamment le personnage hilarant de Venus, frère jumeau d’un des personnages du premier film (hommage à la trilogie du Syndicat du Crime de John Woo ?), qui est affecté du syndrome de la Tourette. Ses crises arrivent évidemment toujours au mauvais moment, ce qui entraine de fâcheuses (et très drôles) conséquences. Dans les séquences mémorables, il y a aussi cet hommage aux vieux Godzillas, lors d’un affrontement dans un décor miniature de centrale électrique. Les deux belligérants sont des cascadeurs affublés de masques grossiers représentants les personnages. Une séquence totalement « autre » mais très réussie. Autre moment culte, le flashback dans lequel Geri Halliwell incarne la mère de Chev et vient se plaindre sur un plateau de talk show de l’hyperactivité de son rejeton.

Mais quelques séquences réussies ne font malheureusement pas un bon film, et Hyper Tension 2 se perd dans ses multiples références, ne racontant au final pas grand-chose. Quitte à regarder quelque chose de transgressif et réellement rentre-dans-le-lard et intelligent, autant se faire un bon épisode de South Park

Note : 4/10

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