Découvrez le domaine de Mourjaï

Je connais Mourjaï depuis toujours et j’y retourne toujours avec grand plaisir . Ce matin , jeudi 23 avril 09, Gilbert Michel, propriétaire (son père a acheté la propriété en 1961)  me téléphone et m’invite à aller photographier ses moutons pour un article réservé au Toupin. J’accepte volontiers , il fait très beau. Nous partons René et moi chercher nos petites filles, Lucie et Alice, toujours contentes de voir des animaux dans la nature. Premier arrêt à l’Aire de la Jale où nous voyons un premier troupeau. Fabien, le fils, termine la clôture. Il nous explique où trouver son père.

Endroit idyllique. Ci-dessus, les bâtiments que vous apercevez font partie du domaine du Moulin-Vieux qui était un grand domaine jusqu’aux années de l’après-guerre .

Ci-dessous , au fond , au centre ,entre les deux arbres, vous apercevez Notre-Dame de Spéluque appelée jadis Notre-Dame du Plan.

Gilbert , ancien élève de M. Faure, nous explique que ses moutons sont au nombre de 1700 (mères) et 700 (agneaux), plus une vingtaine de chèvres . 3 patous pour garder le troupeau. Les moutons sont toujours dehors sauf au moment où les mères mettent bas. Dans ce cas, elles restent dans la bergerie.

Pour parler des problèmes relatifs au métier d’éleveur d’ovins , disons que le loup  est celui qui porte préjudice. En août, une vingtaine de moutons est morte  et une cinquantaine a disparu. Dans ce cas, il n’y a pas de remboursement car pas de preuves. Il arrive aussi que des brebis , trop stressées, avortent. D’autres, blessées, meurent par la suite et ne sont pas non plus remboursées. En ce moment, il y a un loup à Chaudoin. 

Ci-dessus, père et fils. Le père, c’est Gilbert et le fils, Fabien. Il porte le prénom de son grand-père qui fut berger et conteur exquis . J’ai écrit plusieurs articles sur lui.Relisez les en cliquant. A Mourjaï flotte encore son souvenir, son âme peut-être.

D’autres soucis pour la famille Michel: Les débouchés. Un maquignon venu de Rhodez vient acheter les bêtes, mais la concurrence avec la Roumanie fait que les prix baissent de plus en plus.La laine également n’est plus rentable , la tonte revient à 1,60 € et la laine rachetée 1 €.Le pire de tout, c’est la quantité de paperasse à faire. Tous les jours, il faut s’y atteler, c’est obligatoire. Si un mouton perd une “boucle d’oreille” (identification de la bête) il faut le déclarer et remplacer la boucle perdue (dans un buisson par exemple). Il y a les primes que touche l’éleveur et qui lui permettent de vivre. Il préfèrerait - et de beaucoup - pouvoir vivre de son travail justement rémunéré.

Martine ,femme de Gilbert et mère de Fabien. Elle adore les animaux. Elle tient dans ses bras sa dernière: Ella, de race teckel.A droite , Joël , frère de Gilbert qu’il aide  dans l’exploitation et la garde du troupeau. (A titre “ethnologique”, sachez que Joël est le dernier enfant à être né à Ampus. Après cette date - 1965 -  les femmes vont toujours accoucher à Draguignan.)

La fontaine devant la maison d’habitation . Elle coule bien cette année , nous dit Martine mais a été tarie plusieurs années par suite de sécheresse. Quand j’étais jeune, la fontaine coulait toujours. J’allais à Mourjaï avec ma marraine Rosette et mon parrain Justinien Troin . Ils étaient amis avec les Teisseire qui résidaient  alors à Mourjaï. Ce sont de bons souvenirs pour moi. Je revois toujours ces lieux avec émotion.

Merci à Gilbert de nous avoir accueilli si gentiment, d’avoir répondu à nos questions. Son métier, il l’aime, il en est fier et il a raison. Son fils Fabien va s’installer à son tour en tant qu’éleveur de chèvres laitières, pour le fromage. IL va entamer les formalités. Bravo Fabien , ton grand-père serait fier de toi également.Quant à Martine,lectrice assidue du Toupin,  elle aime passionnément son lieu de vie. Un coin magnifique d’Ampus.