Et si, en lieu et place d’une carte d’identité bleue au format incongru, nous possédions une carte toute blanche sans rien dessus ? Cette idée, surprenant de prime abord, est le fruit d’Yves Deswarte, directeur de recherche au CNRS au sein de l’unité de recherche LAAS (Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes). Son projet a pour but de concilier identité et sécurité. Alors qu’avec une carte classique, il est facile de récupérer vos données personnelles pouvant entraîner une usurpation d’identité ou, à tout le moins, une utilisation frauduleuse de vos données, une carte totalement blanche est “inviolable”.
Mais, si la carte est blanche, comment se fait le contrôle d’identité ? Blanche ne signifie pas qu’elle ne contient aucune information. L’idée est de créer une carte binaire, qui ne répond que par oui ou non aux questions relatives à l’identité ou aux droits de l’usager. Lors d’un contrôle par exemple, la question que se pose le représentant de l’ordre est : Monsieur X est-il Monsieur Y ? La carte fourni une réponse binaire : oui ou non. Pour justifier de sa nationalité aux frontières, un simple contrôle biométrique suffit. En comparant par exemple le test d’iris aux données contenues dans la carte, cette dernière pourra justifier que je suis Français ou non, sans dévoiler d’autres informations sur mon identité.
Une telle carte permettrait également de valider les paiements par chèque, les cartes d’embarquement dans les aéroports, inclure mes données de type permis de conduire. L’idée est de pouvoir prouver facilement que l’on possède tel ou tel droit ou telle ou telle condition sans pour autant donner d’autres informations personnelles. Autre avantage, en cas de perte ou de vol, cette carte est inutilisable car la comparaison avec vous devient impossible. De plus, une seule carte suffit pour remplacer de multiples documents, avec un cloisonnement entre les zones appartenant à différentes autorités (préfectures, associations, éditeurs, etc.).
Bref, je trouve l’idée très intéressante et je ne lui trouve, pour l’instant, aucun “défaut”. L’idée d’une carte qui ne répond qu’à ce qui est nécessaire au moment nécessaire me paraît être une tendance à creuser, d’autant que les technologies pour mettre en œuvre un tel projet existent déjà. Et si en plus cette carte est au format “carte de crédit”, j’aimerais que l’on donne “carte blanche” à Yves Deswarte… ^^
Source : Identités actives
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Article original écrit par Matthieu et publié sur Et-demain.com. Si vous le recopiez, merci d'en précisez l'origine.