Un Rom sur trois vivant en Europe a été interpellé par la Police au cours des 12 derniers mois, révèle la première enquête de l’Union européenne sur les Minorités et la Discrimination.
En République tchèque, une manifestation de 300 néonazis à Ustinad-Laben (Nord de Prague) contre les Roms a dégénéré. A Vitkov, l’incendie criminel par cocktails Molotov d’une maison habitée par des Roms a grièvement blessé une petite fille. Ce genre de scénario se répète si souvent depuis 6 mois qu’Amnesty International a tiré la sonnette d’alarme. Pour certains politiciens tchèques, les Roms sont qualifiés du terme d’«inadaptables». Plus de la moitié des tchèques estiment qu’il y a trop d’étrangers dans le pays alors qu’il n’y a que 300 000 Roms sur le territoire et qu’ils ne représentent que 3 % de la population. Dans un sondage cité par le Monde du 22 avril, 70% ne voudraient pas avoir de Roms comme voisins. Autre exemple insupportable : la pratique consistant à rassembler les jeunes Roms dans des écoles tchèques pour enfants handicapés mentaux perdure, en dépit de l’arrêt rendu en novembre 2007 par la Cour européenne des droits de l’homme qui l’assimilait à un acte de discrimination contraire au droit.
La population rom continue à être en butte à des discriminations massives partout en Europe. Espérons que pendant cette Campagne Européenne, des voix s’élèveront pour la défendre. Cette minorité se voie en effet dénier les droits au logement, à l’emploi, à la santé et à l’éducation qui sont les leurs. Depuis le premier janvier 2007, ils sont Citoyens européens et bénéficient de la liberté de circulation. Mais s’ils n’obtiennent pas l’autorisation de travailler, ils doivent…justifier «de moyens de subsistance suffisants». Faute de quoi, ils sont susceptibles d’être expulsés. En 2008, sur les 29796 étrangers expulsés, 10072 roumains et bulgares ont été renvoyés de notre beau pays de France.
Les Roms sont en outre souvent victimes d’expulsions forcées, d’agressions racistes et de violences policières. En Italie, c’est très régulièrement qu’ils sont victimes d’attaques physiques et verbales commises en groupe, et que leurs campements sont incendiés. En Hongrie, d’après la police, ont été dénombrés, en 2008, 16 cas de violences armées contre des foyers roms, qui se sont soldés par au moins quatre morts parmi les victimes.
Là encore, le silence des gouvernements européens est assourdissant.
Photo d’Yves Leresche : www.esf.ch/leresche