Un sac de noeuds ubuesque, des palabres africaines, un coup de gueule final, assorti de menaces de résiliation. Internet a fini par arriver jusque chez nous, en deux heures (!), mais après 1 mois, 1 semaine et 1 jour d'attente...
O admirabile miraculum !
Je suis désormais convaincue que les miracles existent : c'est juste une question de motivation et d'arguments.
Au fait, vous saviez qu'il y a des gens qui tiennent des blogs en latin ? Cette découverte récente me laisse rêveuse. La Chartiste que je suis, entraînée depuis ma prime jeunesse à la version latine sans dictionnaire, reste admirative devant ce genre d'entreprise. J'avais bien repéré la version latine de Google et de l'encyclopédie Wikipedia, quelques sites internet (interretis situs) dans la langue de Cicéron, mais des "Ephemeres latine scriptae" (des blogs en latin), ça alors !
L'Homme, à qui je faisais part de ma découverte, a pris un air inquiet : il ne manquerait plus que la Natalia se mette à jouer les fortes en thème, déjà qu'elle passe bien trop de temps sur ce fichu blog ! Mais non, je n'irai pas jusqu'à vous (m')infliger du latin, fût-ce du latin de cuisine.
Pour aujourd'hui ce sera plutôt de la cuisine latine. La célébrissime sauce (ragù) à la Bolognaise (alla Bolognese) revisitée à l'agneau, ça vous tente ?
Sauce bolognaise à l'agneau pour 4 personnes (ou plus...)
- 300g d'épaule d'agneau hachée (ou unélange de collier et d'épaule)
- 1 gros oignon (rouge, c'est plus doux, ou jaune)
- 2 gousses d'ail
- 1kg de tomates bien mûres (ou une boîte 4/4 de tomates pelées...pour les flemmards)
- 3 cm de carotte
- 1 cm de côte de céleri (on peut zapper carotte et céleri si on n'en a pas sous la main)
- 1 c. à café rase de concentré de tomates
- sel, poivre
- thym frais, romarin frais, laurier
- 4 c. à soupe d'huile d'olive
1. Ebouillanter les tomates 1 minutes avant de les passer sous l'eau froide. Les peler et en retirer le maximum de graines, couper la chair en morceaux.
2. Dans un faitout, faire revenir tout doucement l'oignon dans l'huile d'olive, avec les morceaux de carotte et de céleri taillés en tout petits dés. Ne pas laisser colorer.
3. Ajouter la viande d'agneau, les morceaux de tomate, le concentré de tomates, l'ail dégermé et écrasé, les aromates, saler et poivrer généreusement.. Ajouter un petit verre d'eau ou de bouillon de viande.
4. Laisser mijoter à feu très doux pendant 40 minutes environ en surveillant régulièrement. Couvrir en fin de cuisson et ajouter un peu d'eau si nécessaire.
Pour changer un peu, on peut utiliser cette sauce dans un gratin de pâtes. Avec du fromage de chèvre, c'est encore meilleur :
Pour le gratin (ou 4 petits gratins)
- 350g de pâtes courtes (type penne, farfalle, rigatoni, ou pourquoi pas des lasagnes)
- 1 bûche de fromage de chèvre un peu sec (du tout venant du supermarché, c'est bien suffisant)
- la sauce bolognaise à l'agneau
1. Préchauffer le four sur position grill, à température élevée (220° au moins). Râper grossièrement le chèvre (si sa texture le permet) ou le couper en morceaux.
2. Faire cuire les pâtes dans de l'eau bouillante salée. Les laisser cuire 3 minutes de moins qu'indiqué sur le paquet. Egoutter les pâtes, les assaisonner avec la sauce bolo à l'agneau (il est possible que vous ayez beaucoup de sauce... gardez-en pour une autre fois !) Ajouter la moitié du chèvre au mélange.
3. Répartir dans des ramequins individuels légèrement enduits d'huile d'olive. Parsemer le dessus du chèvre restant. Enfourner pour 5 à 10 minutes, le temps que les pâtes finissent de cuire et que le dessus soit bien gratiné. Déguster !
Post scriptum
Je réalise tout à coup que je ne sais pas où est passé, dans ce déménagement, mon dictionnaire latin-français. Pas n'importe quel dictionnaire, en plus ! Un Gaffiot millésimé, usé, sali, rafistolé qui fut celui de ma mère après avoir été celui de sa cousine germaine. Laquelle, paraît-il, envoyait régulièrement voler ce pauvre dico à travers la pièce : d'ailleurs, elle est devenue prof d'anglais (curieusement, ma mère aussi...).
Sans doute ce précieux Gaffiot est-il enfoui dans l'un des cartons que nous ne comptions pas ouvrir et que nous avons donc descendus à la cave. Je vois d'ici la mine effondrée de mon homme quand je vais lui demander des nouvelles du Gaffiot : il va vraiment croire que je veux lancer un blog de cuisine en latin !!