Magnifik, cette pub auréolée de nuages. C'est pour une voiture encore ! hé bé quoi ? La crise n'a-t-elle pas tout ratatiné, tout émincé, tout émietté qu'il circule encore toute une gamme de produits de luxe dans leur luxueux écrin publicitaire ? Avouez qu'elle en jette, celle-ci avec ses ciels nuageux, son lyrisme esthétisant pompier. On peut donc s'acheter de belles voitures en narguant la misère, et le montrer, même si le ciel est en pétard. Le capitalisme s'est construit là-dessus non ? L'inégalité.
Moraliser le capitalisme ne sert de rien, c'est amadouer un requin. Et regerdez-le qui navigue, sous l'eau dont on voit la nageoire caudale, parce que le capitalisme n'est pas un système organisé, mais un constat fait de mille indiviualités qui tirent parti d'ignorances. Et s'il n'est pas un système pyramidal, rien ne peut le tuer. rien. Même pas la misère des autres.
Donc, ce genre de pubs existera toujours, ce genre de bagnoles également, de petit frimeur arriviste.
Est-elle prémonitoire, cette pub ? Symbolique ? D'un orage qui arrive, d'un ras le bol et d'un gars très malin et qui a toutes les raisons du monde (et même son Dieu, souvent) à narguer le monde, parce que jamais personne ne lui dira rien, sauf des révoltés écervelés.
Roule, nanti, roule sur ton joli tas de billets, roule dans l'orage qui gronde. Personne ne t'arrête, tu es seul et maître du monde.
C'est ignoblement comme ça, maintenant.
Et tu t'arrêtes, sous l'orage, sors ton parachute si doré, et continue.
Un orage a toujours une fin, la nuit aussi.
L'injustice en réclame une.