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En hidjab à la Maison-Blanche, Dalia Mogahed, une américaine d’origine égyptienne a été nommée conseillère aux affaires religieuses. Son livre, best-seller, est une œuvre majeure distinguant islamiste et musulman. Une nouvelle donne, au sein de l’administration et dans la diplomatie, se dessine et vise d’atténuer la rancune des musulmans envers le passé récent…
Une jeune américaine d’origine égyptienne, Dalia Mogahed, a été nommée conseillère des affaires religieuses dans l’Administration du président Barack Obama. Elle porte le Hidjab, le fameux foulard islamique, et siège à la Maison Blanche.
Des choses inconcevables dans beaucoup de pays occidentaux, telle que l’élection d’un noir à la tête d’une aguichante démocratie. Le vieux continent, comme aiment exagérément les américains à désigner l’Europe, est loin de tenter de trouver un chef d’Etat parmi ses ressortissants à la peau de couleur exotique ou de tendre la main à ses citoyens de religion musulmane. Certes la nuance entre musulmans et islamistes, n’est pas complètement assimilée aussi bien chez les adeptes de la divinité révélée par Mohamed que par l’opinion mondiale.
Les premiers ayant uniquement la confession et sont susceptibles d’être laïcs. Quant aux seconds militants de la propagation par le prosélytisme comparable à l’évangélisation, ont aussi un bras armé que sont les djihadistes. Ces derniers, de nos jours, sont en convergence universelle qui les fait déclarer quand ils commettent un forfait de terrorisme qu’ils sont tous fédérés par Al-Qaïda. Après un déblayage idéologique de longue haleine des Frères musulmans.
Le nouveau président américain avait signé le 5 février dernier un décret exécutif instituant le « Bureau des partenariats religieux » qui ouvre son service à quelques mètres du bureau ovale et a été nommée Dalia. Une inviolable exclusion est brisée avec ce nouvel acte après les derniers conciliabules d’ouverture déclarés en Turquie. Et malgré les moult vacarmes de la campagne électorale qui ont voulu caricaturer le jeune Obama comme un musulman et même un terroriste.
Or il a été toujours vu à l’église et en matière de violence politique, il avait une relation avec Bill Ayers, un ancien opposant de la guerre du Viêt Nam. Avec qui, il a travaillé sur un projet de réformes scolaires pour la ville de Chicago après sa réhabilitation. Bill Ayers est le fondateur du groupe d’extrême gauche Weathermen, il avait reconnu avoir participé à des attentats contre le Capitole en 1971 et contre le Pentagone 1972. Il est actuellement professeur des sciences de l’éducation à l’université de Chicago où il a rencontré Obama dans les années 1990.
L’Amérique déjà originellement très puritaine, a été choquée, comme le reste du monde, de l’agression du 11 septembre, et est passée pour une puissance impitoyable envers l’Islam et les musulmans. Mais voilà que la touche de politique interne prend un tournant décisif. Elle vise à juguler la haine entretenue au sein et par la population des USA, par l’administration de G.W. Bush, et constitue un signal probant aux musulmans dans le monde. Ces derniers ont intérêt de se distinguer des islamistes !
Dalia Mogahed, se dit être « fier d’être la première musulmane à entrer à la Maison-Blanche ». Membre du conseil consultatif des religions Faith Based-Comité, composé de 25 autres personnalités issues de confessions différentes, elle a acquis son aura grâce à son talent par ses publications au célèbre institut « Gallup » où elle occupe le poste de chef de division des études islamiques.
De larges extraits de son livre « Who speaks for Islam » (Qui parle au nom de l’Islam ?), un best-seller, ont fait l’objet de reprises sur la très sérieuse revue de l’université de Harvard Harvard International Review. Et ont certainement convaincu le président américain.
Concernant sa mission à la Maison Blanche, Dalia dit « Ma tâche consiste à aider le président des Etats-Unis à mieux connaître les musulmans loin du prisme déformant de la violence ». Ainsi le refrain de la campagne électorale qui propose des liens entre Obama et Ben Laden, a été abondamment repris ces derniers jours aux Etats-Unis. Mais c’est un pays qui a de réelles capacités à reconsidérer la pratique de la citoyenneté, un pragmatisme qui de la « Positive Action », l’équivalent de la discrimination positive, a donné un président qui signe un nouvel libéralisme et cette fois mental qui imprègne la psychologie collective des américains.
Barack Obama donne une nouvelle envergure à la sécurité de son pays. Il a bien et toujours estimé que la lutte contre le terrorisme de l’ancien président avait exacerbé le sentiment anti-américain sans rendre les Etats-Unis plus sûrs. Ce qui une analyse pertinente.