Vendu sous cellophane dans les librairies libanaises - « pour éviter d'attirer le regard des trop jeunes » -, et par souscription dans les pays voisins (accrochez-vous, ce sont les saoudiens qui détiennent les records d'abonnements), Jasad (qui signifie « corps » en langue arabe) réserve bien des surprises dans ce pli du monde où les extrémistes religieux cherchent de plus en plus à faire la loi.
Ici, un dossier spécial sur l'homosexualité - un « crime » aux yeux des plus puritains -. Là, des reproductions d'aquarelles détaillant différentes pauses du kamasoutra. Une des rubriques, intitulée « ma première fois », donne la parole à une personnalité qui raconte ses ébats sexuels....
Provoquant ? Oui, s'insurgent les plus prudes. Joumana Haddad, elle, tient tête, en rappelant qu'on est tout de même loin de « playboy ». Son magazine, dit-elle, c'est avant tout, « un hymne au corps ». «Nos détracteurs devraient se replonger dans notre riche passé littéraire, où des textes comme Le Jardin Parfumé - manuel d'érotisme rédigé par Cheikh Nefzaoui - ou Les Mille et Un Nuits feraient rougir le plus libéré des lecteurs occidentaux », sourit-elle.