Sidi Lakhdar Ben Khlouff, chantre de la poésie populaire à l’échelle maghrébine

Par Musique

C'est au cours du XVIe siècle que le melhoun, sous la forme de poésie populaire, a fait son apparition en Algérie, par le biais du grand poète Sidi-Lakhdar Benkhlouf...

Biograpie de Lakhdar Ben Khlouf inspirée selon: Achour Cheurfi de son "Dictionnaire des musiciens et interprétes algeriens".


Sidi Lakhal b. Abdallah b.Khlouf, prince des bardes du Dahra, plus connu sous le nom de Sidi Lakhdar Benkhlouf, fut un brillant panégyriste du Prophète et l'un des rares auteurs qui se soient spécialisés dans le madih. Son renom qui a dépassé les limites du pays des Beni Chougran et de Mascara où il a vécu, est dû à la fécondité de son talent et aux pièces élogieuses qu'il a composées en l'honneur du Prophète et à un poème divinatoire du genre malahim. Il devient célèbre à travers sa poésie religieuse. Comme il nous l'explique dans sa qacida : « el-khezna eçghira », il dit : Ya Mohamed b'djah djahek, loula enta men s'al fiya âfouni lemma m'dahtek nef'khar bik wa la âliya.

Né vers la fin du XVe siècle, à Maghraoua situé sur les monts du Dahra, à 50 km à l'est de la ville de Mostaganem, il s'est éteint à l'âge de 125 ans, en laissant quatre garçons et une fille, auxquels il avait transmis un message, à travers une qacida, reprise à ce jour par les grands maîtres de la chanson chaâbie. «El mout lahghatni, ouel-ard el barda». Aucune date de naissance ou de décès n'est précisée à son sujet par les auteurs de recueils de poésie.

Le Prophète lui aurait dit en songe de changer son prénom al-Akhal (noir) en Akhdar (vert). Parmi les familles migrantes, celle de Benkhlouf figurait. Lakhdar n'était à ce moment-là qu'un enfant qui d'ailleurs se rappelle très bien les difficultés rencontrées par son père, soulignant plus tard que son aïeul appartenait à la tribu des "Azafriya".

Abdallah passa toute sa jeunesse à Mazagran (localité située dans la banlieue de Mostaganem) et participa à la bataille qui porte son nom contre les Espagnols et qui a eu lieu le 26 août 1558.


Dans une qasida célèbre, il relata avec précision les péripéties de cette bataille, Après la cinquantaine, il entreprend un voyage à Tlemcen où il se rendit auprès de cheikh Abou Mohamed Abdelhak Ben Abderrahmane Ben Abdellah El Azdari El Ichbili, plus connu sous le nom de Sidi Boumédiène (594 H - 1216 JC) . Après ce contact intellectuellement très fructueux, le poète s'imprégna du mouvement religieux existant à l'époque et va de ce fait se consacrer entièrement au culte à la dévotion et à la spiritualité. Après son retour de ce voyage, il prend la décision de quitter, en compagnie de sa famille, la ville de Mazagran et la poésie lyrique pour se fixer dans une localité où vécurent ses oncles Ouled Brahim ( Ouled Aïn Brahim, située à 50 kilomètres de Mostaganem). Là, il s'affirme en illustre panégyriste du Prophète.

Orphelin de père très jeune, il chérissait de manière particulière sa mère Kella. Il aurait vécu 125 ans. Malgré la célébrité du poète, la famille Ben Khelouf vivait dans la pauvreté totale. Le barde a été enterré au douar a 3 kilometres du village (DAIRA)qui porte son nom : Sidi Lakhdar (wilaya de Mostaganem). Trop pauvre pour entreprendre le pèlerinage, il eut d'extraordinaires compensations. Il aurait vu en rêve, quatre vingt-six- neuf fois, le Prophète Mohamed, l'unique objet de son amour ! Qui lui a même accordé une centième faveur : venir le voir, avec ses dix compagnons, "dans la réalité, et non plus en rêve" (felyaqda la felmnan). Ainsi qu'il en avait fait le serment dans le poème de deux cents vers qui commence ainsi : Ya taj El anbya l-kram...

Mohamed Bekhoucha rassembla 31 pièces du barde qu'il publia, en 1985, à Rabat sous le titre Diwan de Sidi Lakhdar Ben Khlouf.

Enterré à Sidi Lakhdar, localité distante de 60 km de Mostaganem, qui deviendra chaque année un lieu de pèlerinage pour les adeptes, les hommes de culte, et de nombreux citoyens, qui se rencontrent lors du rukb. Après avoir consacré quatre-vingt-dix années environ de son existence à la méditation, au medh, à la poésie, et au culte, Lakhdar Benkhlouf est considéré comme l'un des plus grands poètes mystiques algériens. Son mausolée se trouve dans la localité qui porte son nom : Sidi Lakhdar, près de Mostahanem. Le palmier qui se dresse au centre du mausolée a depuis quatre siècles déjà pris une forme bien particulière. Certains y lisent même le nom d'Allah, ce qui, serait, dit-on le signe évident de la piété du personnage. La « Ziara » annuelle dédiée à l'évocation de la vie spirituelle et l'œuvre poétique de Sidi Lakhdar Benkhlouf a débuté lundi dernier dans la localité balnéaire de Sidi Lakhdar à l'est de Mostaganem où des centaines de « pèlerins » se retrouvent régulièrement pour la visite du mausolée du saint homme.


Sidi Lakhdar Ben Khlouf
envoyé par bobhakimos


AISSAWA A SIDI LAKHDAR BENKHLOUF 2
envoyé par mostralmia31
Dans son exil, Mostefa Ben Brahim a été influencé par les maîtres et les précurseurs. De melhoun dans le Maghreb, tels ce poète algérien de melhoun.