Paru le 2009-04-23 13:26:00
Necedah, Wisconsin, États-Unis - Des grues blanches menacées d’extinction vont suivre un ULM spécialement conçu pour leur première migration vers la Floride. Elles pourront ensuite refaire ce trajet en totale autonomie, condition nécessaire à la survie de l’espèce.
Pour combattre la menace d’extinction de ces oiseaux qui sont les plus grands d’Amérique du Nord, le « US Fisheries and Wildlife Services » (département pour la préservation de la nature américain) fait équipe avec la « Whooping Crane Recovery Team » (équipe de protection des grues blanches) pour élever et faire migrer un deuxième groupe d’oiseaux. Cette population qui était au plus bas en 1941 avec 15 échassiers, atteint aujourd’hui 200 individus.
Le voyage annuel dirigé par le groupe « Operation Migration », débute en octobre. Il concerne 20 grues qui quitteront le parc naturel « Necedah National Wildlife Refuge » du Wisconsin pour rejoindre les côtes ouest de la Floride. « La distance totale de migration est de 2 000 km et cela prend environ 80 jours » déclare le pilote de 59 ans, Joe Duff.
La réintroduction de ces oiseaux est délicate puisqu’ils sont censés apprendre le chemin migratoire en suivant un parent. « Nous sommes devenus les parents de substitution et nous leur apprenons à suivre notre ULM pour les aider dans leur première migration » explique Joe Duff. « Ensuite ils pourront rentrer seuls, comme des oiseaux sauvages ».
La méthode, complexe, commence avant même la naissance des oiseaux. « Nous commençons la procédure dans le Maryland, au centre de recherche Patuxent Wildlife Research Center où se trouve le plus grand groupe de grues captives » explique M. Duff. « Nous commençons à leur faire entendre le bruit du moteur de l’avion et leurs cris avant l’éclosion des œufs ».
L’ULM utilisé est équipé de caméras, d’un système GPS et d’un amplificateur pour diffuser les cris d’appel de ces oiseaux. M. Duff et les quatre membres de l’équipe peuvent parcourir 80 à 160 km par jour à une vitesse de 60 km/h. Cependant, le temps de vol peut être restreint par les conditions météorologiques : le vol ne peut s’effectuer que par vents réguliers. « Nous devons attendre les jours calmes, les jours où il n’y a pas de brouillard ou que le gel matinal fonde, donc nous avons un pas de temps restreint dont nous pouvons profiter » confirme le pilote.