Question ouverte | Supporter un sacerdoce ?

Supporter est-il un sacerdoce, une passion pour le meilleur ou pour le pire ? A lire, à entendre certains commentaires j'ai un doute, on est plus près du défouloir de l'ultra intolérant que du comportement d'un fan.

© image : Stkxchg

C'est un débat récurent : où est la frontière entre "bons" et "mauvais" supporters, qu'elles sont les qualités requises ou les défauts qui sont tolérables ou pas. Entre celui qui accepte tout ou presque de son équipe favorite et celui qui trouve toujours à redire sur tout, le curseur n'est pas facile à positionner. Quand on entend des spectateurs siffler, insulter, dans un stade, se moquer de l'équipe locale en criant des "olé" lorsque l'adversaire fait circuler le ballon ou critiquer dans les forums les choix des entraineurs et les prestations des joueurs, on a envie de se demander où sont les supporters ?

Un supporter c'est une personne qui prend parti pour une équipe ou un joueur, ce n'est donc pas un simple spectateur qui par définition privilégie le spectacle et le beau jeu. Cette nuance est capitale, le spectateur attend le meilleur, le supporter peut (doit) admettre le pire. A partir de ce postulat se pose la question des "critiques" elles peuvent concerner les hommes ou leurs comportements. Les premières, comme les insultes, me semblent totalement inadmissibles et ceux qui les profèrent ne méritent que le mépris. Par contre l'analyse des choix d'un président, d'un entraineur ou d'un joueur sont parfaitement acceptables, c'est même ce qui fait le charme du "métier" de supporter.

Faire des constats c'est sain, mais après il faut garder de la lucidité et du recul avant d'émettre une opinion tranchée "l'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit" en gardant un peu de cette mauvaise foi qui fait le supporter passionné. Le supporter exerce donc un véritable sacerdoce, il est fidèle, dévoué, avec cette part de doute qui fait le "croyant" au sens de celui qui, in fine, ne sait rien, quel paradoxe... Supporters de l'OL, de l'OM, du PSG que savons-nous ? Pas grand chose, pour la plupart nous n'avons jamais joué à un bon niveau, nous n'avons aucun diplôme d'éducateur, d'entraineur ou de gestionnaire et pourtant que d'avis sur le recrutement, la préparation physique, les entrainements, les systèmes de jeu, l'arbitrage, à croire que parfois ce sont les plus mauvais qui dirigent ou qui jouent.

Moi aussi je râle, je m'énerve quand mon équipe joue mal et si elle perd je suis triste mais je garde l'espoir pour le prochain match. Reste un ultime concept qui, selon moi, détermine la frontière entre les bons et les mauvais supporters : le respect, "pour être respecté il faut respecter les autres" c'est incontournable... Je suis un simple supporter, né à Gerland avant l'OL et j'en suis fier.