Certes l’Aubry 2009 a de la cuisse, mais lourd, déconseillé aux hépatiques. Le Besancenot est un peu jeune mais prometteur ; arrière-goût de fraise et d’olive, détonant . Le Mélenchon améliore indiscutablement le vieux rouge de table P.C., mais le vignoble est trop petit pour une commercialisation conséquente. Le Valls est clairet mais frais ; plaisant pour les pique-nique de rallyes. Le Hollande, longtemps servi dans les banquets, peut plaire encore ; accompagne très bien les fromages à pâte cuite. Le Strauss-Kahn, très prisé à l’export, pourrait faire un retour sur nos tables ; excellent pour les noces.
Si Royal, dans le pinot jusqu’au cou, à l’issue de sa tournée du pardon, se mettait à l’Evian et nous lâchait la grappe ;
si Villepin, dans les graves, réussissait à droite la réintroduction du phylloxéra ;
si Bayrou, entre le Jurançon et l’eau de Lourdes, parvenait à pourrir la treille U.M.P. en prétendant sulfater ;
si le capitaine crochet Le Pen, ou sa Marine, venaient encore à nous crever la barrique sur le pont d’un paquebot fantôme ;
surtout, surtout si Sarkozy renonçait à lui-même, c’est-à-dire à l’excès : tanin fort en gueule et robe pétante, son label A.O.C. et le secret de sa fortune quoi qu’on dise.
Qui vivra boira. Oui, oui, avec des « si » on peut remettre la gauche en bouteille. Elle aime à vendanger les raisins de la colère et les Français ont le palais changeant. Mais pourquoi chacun, dans le secret de sa cave, craint-il vaguement que le Côtes-de-Rose sente le bouchon ?
Arion
ééé
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