Television Personalities, And Don’t The Kids Just Love It? (1980)

Publié le 23 avril 2009 par Oreilles

Alors les kids, vous l’aimez cet album? Ne serait-ce qui si vous connaissez ce groupe, vous êtes trop vieux pour répondre à la question. Four commercial retentissant reconnu à sa juste valeur que bien trop tard, l’album apparaît aujourd’hui dans le Top 100 des disques de rock indé du vendeur Amazon. Premier album du quatuor londonien créé en 1977 par le controversé Dan Treacy, c’est devenu à posteriori un classique. Fuyants au galop la new wave de rigueur, aussi bien influencés par le passé que tournés vers l’avenir, les quatre anglais livrent un opus majestueux, dans une veine que l’on définirait à tort de punk psyché. Dirigé par la basse et écrit à l’âge de 20 ans c’est un délicieux enregistrement 4 pistes oblige, à l’esprit punk et au charme so british, cf la pochette devenue culte exhibant le duo Twiggy et Patrick Macnee.
Si les Clash, les années 60 et le pop art semblent avoir été le support évident de leurs réflexion, les TVP’s devaient également être aidés par les substances. En témoignent le mythique et plus bel hommage au maître "I know where Syd Barrett lives" et ses bruits d’oiseaux ou encore le narcoleptique et si bon "Diary of a young man". Dan Treacy alors à l’abri de ses déboires rock’ n’ roll à venir y signe des textes à l’ironie triste, sur des chansons nues et sans détours évoquant le Velvet façon Loaded et plus proche de nous le new-yorkais Jeffrey Lewis, dans son sens du lo-fi et son esprit punk. D’autres titres sonnent davantage pop avec leur mélodies envolées : "A Family affair", "Silly girl" ou encore "Geoffrey Ingram" par exemple. Une légèreté pop qui n’a pas vieilli d’un poil.
Et puis ce disque est surtout l’occasion de rencontrer Dan Tracy et son accent délicieusement cockney. Celui qui "emmerdait la célébrité" et qui disparût six longues années - l’on apprit depuis qu’il avait été incarcéré - pour purger ses vices (comas, cures…) et revenir en 2006 avec My Dark Places chez Domino. C’est aussi le créateur du label Whaam! qui a entre autres accueilli les merveilleux Pastels dont Nickx nous a fait l’éloge récemment. Je m’arrête là et vous laisse écouter ce classique où rien n’est à jeter.
En bref : tirant vers le haut le niveau du rock indé à un moment tristounet de l’histoire de la musique, ces anglais-là méritent leur culte grâce à ce premier album impeccable et intemporel.
____Le Myspace et l’album en streaming _A lire aussi : The Pastels - Up For A Bit With The Pastels (1987)
L’élégant "A picture of Dorian Gray" et le clip homage qui va bien de "I know where Syd Barrett lives" :