Depuis plus d'un mois maintenant que nous nageons en plein dilemme, déménagerons-nous ou pas? Nous avions une maison en vue et qui accaparait tout mon esprit depuis ce temps.
Je dois donc vous dire que ma grande fatigue venait non seulement du fait que bébé ne fait pas encore tout à fait ses nuits, mais aussi de ce que mon cerveau roulait à cent mille à l'heure. Oh! J'ai décoré entièrement son intérieur mentalement, je nous y est imaginé, J'ai tenté de visualiser par tous les moyens ce que serait notre vie si nous y aménagions. Bientôt, tout mon esprit était en quasi-permanence fixé sur ce (gros!) projet potentiel.
Rapidement, je me suis vue délaisser mes projets créatifs et les fourneaux au profit des siestes en après-midi. Après quelques semaines passées au rythme des visites de maison, des papiers à remplir pour mettre la nôtre à vendre, le grand ménage, la planification financière, je me suis rendu compte que je regardais passer ma vie au lieu de la savourer. J'opérais sur le pilote automatique, subvenais aux besoins de la famille, m'occupais des enfants et c'est tout. Il ne me fallait donc pas chercher très loin pourquoi je manquais d'entrain dans ma vie quotidienne...
Je vous épargne les détails, mais aujourd'hui, les chances que nous déménagions sont de plus en plus minces.
Par contre, j'ai retrouvé avec grand plaisir des bribes, volées durant les dodos de l'après-midi, rien que pour moi. Je me suis remise à fredonner en coupant du tissu pour le projet que je mijote depuis un moment. J'ai retrouvé le goût de feuilleter mes livres de recettes à la recherche de quelque chose de bon à préparer. J'ai senti la vie à nouveau circuler en moi. La vie créative. Celle qui fait que c'est plus facile se lever le matin. Celle qui vous donne envie de rire, de chanter et vous donne l'entrain pour passer des journées parsemées de bonnes idées à faire avec les enfants. MA vie créative. Mon jardin secret, ma bulle d'oxygène.
Que ce soit devant ma machine à coudre, dans la cuisine à mitonner de bons plats, le nez dans mes livres d'architecture et de décoration, dans mes plates-bandes ou devant une toile, je sens que je ne subis pas ma vie, mais bien que je la vis pleinement. Je la savoure! Autant de moyens de créer, autant de façons d'être heureux!
Morale de cette histoire :
Peu importe si nous déménageons ou pas, je tenterai par tous les moyens de rester connectée à ce courant de vie qui m'est vital. Ça m'aidera à rester bien en vie et prête à affronter vents et marées!