Vers une fac à deux vitesses ?

Publié le 22 avril 2009 par Patjol
On a déjà des universités qui fonctionnent très différemment des autres. Il est bien connu que Dauphine sélectionne ses étudiants, par exemple. Les niveaux sont aussi très disparates.
Ces différences ne feront que s'accentuer à l'avenir. D'abord parce que la loi sur l'autonomie des universités créera beaucoup de disparités. Non seulement toutes les facs n'en bénéficient pas, mais en plus cette autonomie n'apportera pas les mêmes partenariats avec le privé pour toutes, ce qui créera des grandes différences de ressources.
Il y a un autre phénomène qui créent des disparités et des différences de niveau entre les facs : Les grèves. On constate que les universités qui ont été leader dans un mouvement étudiant perdent beaucoup d'étudiants. Rennes II, à la pointe du mouvement anti-CPE en 2006, a perdu 6 % de ses effectifs. En 2007, après la loi LRU, Montpellier III a perdu 7 % de ses étudiants. Cette année, c'est Toulouse - Le Mirail qui est virulent dans le combat contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs. Ils ont déjà perdu 12,5 % de leurs effectifs depuis l'année dernière, et le mouvement devrait s'accentuer. Or, le budget des universités est proportionnel au nombre d'étudiants inscrits aux examens. Ces désertions des facs grévistes par les étudiants ne sont donc pas anodines. La subvention par étudiant a été  fortement augmentée, mais tout le monde n'en profitera pas.
Après mon billet sur les conséquences de la grève en Guadeloupe, vous allez me dire que je suis contre les grèves. Je ne suis pas contre les grèves en soi, encore moins contre le droit de grève. Mais les grévistes devraient être conscients des conséquences de leurs mouvements. Il faut savoir arrêter une grève.