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La forêt méditerranéenne menacée par la sécheresse et des incendies répétés

Publié le 22 avril 2009 par Benjamin Tolman
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Paru le 2009-04-22 20:38:00

France - Le Cemagref (institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement) s'inquiète des dégâts infligés aux forêts méditerranéennes par les incendies, dont la fréquence semble augmenter en raison du réchauffement climatique.

Le feu représente l’une des plus importantes perturbations subies par les écosystèmes forestiers méditerranéens, avec 600 000 hectares brûlés chaque année. On sait aujourd’hui que ce n’est pas un feu isolé qui détruit la forêt, mais la trop grande fréquence des incendies. Grâce à un projet mené par plusieurs organismes de recherche dont le Cemagref, les fréquences critiques, au-delà desquelles l’écosystème n’est plus à l’équilibre et réduit sa capacité à se régénérer, ont pu être déterminées.
Dans les zones régulièrement incendiées, l’activité biologique du sol se concentre dans les premiers centimètres. Après le passage d’un incendie, la plupart des sols forestiers retrouvent leur niveau initial en 15 à 25 ans, mais il faut attendre 50 ans pour observer une récupération  globale et qualitative de l’écosystème. Et pour gommer complètement les conséquences du feu, il ne faut pas moins de 150 à 200 ans !
Il suffit d’un seul feu pour interrompre ce processus de restauration, sans toutefois compromettre la capacité de régénération de la forêt à long terme. Cette dernière n’est pas non plus affectée par un ou deux feux supplémentaires en 50 ans. Mais un quatrième feu sur cette période peut être fatal, de même que deux incendies survenant à moins de 10 ans d’intervalle.
L’augmentation de la fréquence des épisodes de sécheresse, telle qu’elle s’est produite entre 2003 et 2007, conjuguée à une importante fréquence d’incendies, conduit aujourd'hui à un effondrement du fonctionnement biologique de la forêt. Une sécheresse persistante après un feu ralentit, voire stoppe la régénération de la forêt. Quatre années de sécheresses successives constitueraient ainsi un seuil critique dans la résistance de la forêt au feu. Le changement climatique, en intensifiant la survenue de feux et les sécheresses, ne peut par conséquent que fragiliser ces écosystèmes. Et il devient alors difficile de prévoir leur devenir à moyen et long terme.


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