Envoyé : 13 avril 2009
À : Julie
Objet : : Quand la nostalgie m’oblige à faire du ménage…
Salut Julie!
Ça va? Moi, bien. Je suis allée chez ma mère en fin de semaine, pour Pâques. Résultat, comme à chaque fois que je vais là-bas, je suis revenue la voiture bien pleine.
Ma mère m’attendait avec 4-5 boîtes de jouets et de matériel de bricolage qui m’appartenaient quand j’étais petite. Il y avait même un vieux sapin de Noël en carton que j’avais fabriqué de mes mains d’artistes, imagine ! Le pire, c’est que mes filles voulaient le garder ! De grâce ! J’ai dit à ma mère qu’elle pouvait bien jeter tous ces bricolages fantaisistes sans le moindre remord, j’en ai déjà plus qu’assez de tous les bricos de mes filles. Ils m’occasionnent, je dois le dire, beaucoup de ménage et de rangement. Je ne vais pas en plus y ajouter les miens !
À voir ma réaction face à mes anciennes œuvres, je me demande vraiment pourquoi je m’entête à conserver les amas d’œuvres artistiques de mes filles. Est-ce qu’elles vont vraiment vouloir les garder une fois devenues adultes, la maison pleine des objets de leurs propres enfants ? Devrais-je plutôt, d’ores et déjà imparfaite, déposer le tout à la récupération ? On s’entend, par exemple, que conserver un cochon rose en styromousse avec un nez et des pattes en guimauve séchée et de la peinture rose qui s’écaille, c’est plutôt « gossant ». Ça, c’est sans compter les beaux mobiles faits avec de la laine noire et des formes abstraites en carton vert que je dois mettre dans ma chambre pour plaire à la jeune artiste qui me l’a si gentiment donné (celui-là, il est dû pour une disparition mystère bientôt) ou les trois pingouins réalisés à partir d’un rouleau de papier hygiénique…Et toi, comment vis-tu avec les œuvres de tes filles ?
En tout cas, pour revenir à mon histoire, ma mère avait ressorti plein de jouets de mon enfance. Elle avait la ferme intention de donner ou de jeter si je ne les prenais pas. Cela, je t’avoue que j’ai été incapable d’y résister. Il y avait un beau petit ensemble de patio pour Barbie, quelques vieilles poupées Fraisinette (peux-tu croire qu’elles sentent encore, après 25 ans ?), une écurie de pouliche et mon ancienne collection de cartes postales. Cela me rappelait de beaux souvenirs et tous ces jouets sont encore à la mode. Alors, j’ai gardé, malgré une petite voix en moi qui me disais : Danger… plus de jouets = plus de ménage… Je ne sais pas chez toi, mais ici, c’est souvent plus long de ramasser tout ce qu’il y a sur le plancher que de passer la balayeuse (j’exagère, à peine…).
Tout cela pour dire que mon intention de diminuer la quantité d’objets ici en a pris un coup, encore… Je me console en me disant que dans quelques années, les filles seront en mesure de faire le ménage avec moi, alors ce sera moins pire…
Sur ce, j’espère que tu n’as pas passé ton congé pascal à ramasser ou à nettoyer ?
Avais-tu de la visite ?
Anik
P.-S. Côté tâches ménagères, j’ai quand même été gâtée en fin de semaine. Je suis allée porter une dizaine de morceaux de vêtements chez la couturière de ma mère. Pour la modique somme de 15$, tout était réparé. Cela m’aurait pris un temps fou à faire tout cela moi-même ! J’étais super contente ! Vive la délégation de tâches. À quand, la femme de ménage ?
Julie répond à Anik :
De : Julie
Envoyé : 14 avril 2009
À : Anik
Objet : RE : Quand la nostalgie m’oblige à faire du ménage…
Allô Anik,
C’est drôle, ma mère m’a justement apporté un sac contenant les items de ma boîte à souvenirs oubliée à la maison. J’ai eu du plaisir à contempler son contenu, mais, après plusieurs semaines dans l’escalier, ledit sac agonise dans un coin de ma chambre. Feng shui à souhait…
Bien sûr, le congé pascal a été agréable. Bien qu’on n’ait pas fait la route pour aller jusque dans nos familles, nous en avons profité pour recevoir Beau-Frère, Belle-Sœur et Ti-Cousin.
Je te passe les détails, mais, pour une fois, c’est PapaZen qui a joué les perfectionnistes. Je t’ai déjà raconté son ardeur au ménage lorsqu’on reçoit. Cette fois, il s’est surpassé. Je te jure : la porte-patio, les portes françaises, le micro-ondes et les miroirs brillaient comme des sous neufs. Il ne manquait plus que le garage et le frigo ;o) Je pense qu’il s’est gardé une petite gêne.
Ça fait du bien d’échanger les rôles, je ne te dis pas! Pendant ce temps, je me suis servi une bonne sangria (très faiblement alcoolisée quand même!) tout en suggérant subtilement aux filles de ne pas toucher murs, portes, miroirs et fenestrations. En allaitant tranquillement, j’ai tenté de faire preuve de créativité pour improviser le menu du souper car, j’espère m’en rappeler un jour, les épiceries sont fermées à Pâques. Pas de panique, avec un bon livre de recettes et quelques ingrédients passe-partout, on peut faire des miracles (j’espère que mes invités en ont pensé autant ;o)).
Enfin, j’ai mis la touche finale avec le ménage éclair « 2 minutes top chrono par pièce ». Tout était fin prêt, sans trop d’effort.
Un grand sage m’a déjà dit (va-t-il se reconnaître?) que les gens viennent nous voir nous, plutôt que l’état de notre maison (m’enfin, quelque chose du genre). Je pense que c’est vrai.
À bientôt,
Julie
P.-S. Il faut croire que toutes les fillettes de 5 ans sont les mêmes. GrandeSoeur pourrait facilement remporter une médaille d’or dans une compétition de bricolage! Ces temps-ci, elle a deux lubies : Mimi la souris et les sculptures en papier. La première est un sympathique rongeur sorti tout droit de son imagination à qui elle a construit tout un royaume en papier. La deuxième, ce sont des animaux fabriqués avec des boulettes de papier et assemblés tant bien que mal avec du papier adhésif assez peu discret. Sur ma table de chevet pond paisiblement une poule sur son lit de paille... Sa ronde-bosse posera bientôt pour la postériorité sur un cliché numérique. Après quoi, elle ira retrouver ses congénères dans le bac à récupération. Tragique destin pour cet oiseau de basse-cour.