En examinant, fin mars, le collectif budgétaire, la sénatrice centriste Nathalie Goulet croit à un poisson d'avril: entre deux mesures de relance du secteur automobile, elle débusque une "ligne" de 60,5 millions d'euros pour que l'Etat rachète la salle Pleyel, célèbre espace musical parisien.
Comme s'il n'y avait rien de plus urgent, en pleine crise... Elle fait alors innocemment voter par la commission des Finances un amendement de suppression. Le groupe UMP s'y montre favorable.
Mais en séance, le 1er avril, revirement soudain. Henri de Raincourt, président du groupe UMP, fait des ronds dans l'eau: "Je suis allé à la pêche aux renseignements, et ce n'est pas si facile (...) mais je peux dire que le contexte familial milite pour que l'opération se fasse." Le ministre du Budget, Eric Woerth, également gêné, évoque lui aussi des "raisons familiales dans lesquelles nous n'avons pas à entrer"... Mais qui concernent néanmoins la République.
La salle Pleyel à ce prix, c'est une affaire, plaide le ministre. Car au terme d'un accord imposé en 2004 par Sarkozy , alors ministre des Finances, l'Etat s'était